vendredi 14 décembre 2007

Kadhafi vainqueur sur tous les fronts

Voici un article de Libération analysant magistralement cette lamentable visite du colonel Khadafi à Paris.

Kadhafi vainqueur sur tous les fronts
Par Daniel Schneidermann, vendredi 14 décembre 2007


Le show Kadhafi a eu au moins un avantage : pour la première fois, on aura vu Sarkozy immobile, et silencieux. On l’aura soudain découvert tétanisé, écrasé, étrangement terrassé par plus décomplexé que lui. Comme s’il était impossible de lutter contre la longue limousine blanche, contre les extravagances, contre le culot d’acier («mais non, nous n’avons pas du tout évoqué les droits de l’homme, entre amis, on n’aborde pas ces sujets»), contre cette exubérance visuelle. Battus, remisés, banalisés, les Rolex, les Ray Ban, le Fouquet’s, les Clavier, les Reno, les Hallyday, les Macias, le yacht de Bolloré, les joggings à Malte ou à New York, les Tee-shirts made in USA, l’annexion de Brégançon et de la Lanterne, l’augmentation de salaire de 173 %, la villa américaine, les hamburgers avec Bush, le divorce spectacle. Quant à la fringante escouade d’amazones sarkoziennes, les Lagarde, les Dati, les Yade, les Amara, de si bel effet dans les dîners à la Maison Blanche et en couverture de Match, elles auront fait long feu contre leurs sublimes homologues en treillis patrouillant dans le parc de l’Hôtel Marigny.
Déroute sur tous les fronts. Sur celui de la couleur, par exemple. Car la compétition du 20 heures est aussi une compétition de couleurs. Enfer, grisaille et damnation ! Le joyeux safran du boubou, l’immaculé de la limousine, le scintillement du long cortège, le léopard des treillis, auront ramené le pouvoir français à son éternel gris souris.

Déroute encore dans la guerre des mots. En un sec «nous n’en avons pas parlé»à Pujadas, sous la fameuse tente bédouine, l’homme du désert aura ramené à leur insignifiance bavarde les malheureuses tentatives de justification de la Sarkozie, réalistes et droitdel’hommistes mêlées, qui se succédèrent répétant : il faut l’accompagner, notre dictateur préféré, dans ses efforts, lents, patients, acharnés, méritoires, vers la démocratie et le respect des droits de l’homme. Patatras ! Les voici tous forcés à se transformer en témoins de moralité : mais oui, il en a parlé, Sarkozy, des droits de l’homme. J’ai entendu. J’étais là, juste à côté. Mais non, je vous assure, je n’avais pas dépassé les deux coupes de champagne. Je ne sais pas ce qui a pu se passer. L’interprète, peut-être ?

Promenade en bateau-mouche (avec option fermeture des ponts de Paris par la préfecture), location de l’Assemblée, réquisition du président de la République, annexion du Ritz, du Medef et du Figaro : en louant Paris pendant cinq jours, comme un Disneyland pour soi tout seul, à la Michael Jackson, notre dictateur préféré aura donc, pour la première fois, détraqué le logiciel de la Sarkozie. Ce logiciel était programmé pour la franchise provocante. Et le voici testé dans la configuration de la défensive piteuse.

Eh bien, il y a encore des progrès à faire. Quelle volée de canards ! A tous les étages, c’est courage fuyons. Un jour, il faudra bien les décorer, les courageux.

A MAM, la République reconnaissante, pour avoir poireauté héroïquement à Orly, l’Hôte ayant décidé d’avoir une heure de retard.

A Kouchner et à son chapeau patiemment avalé sous les caméras, dictateur après dictateur, les Droits de l’Homme et l’Ingérence pleins de gratitude.

A Rama Yade, inventeuse de l’objection de conscience chronobiologique («N’importe quand, mais pas aujourd’hui, c’est tout de même la journée des droits de l’homme !»), la médaille du courage intermittent. Piaillements effarouchés, solennelles proclamations de soutien, impératifs engagements d’agenda qui empêchent d’aller faire le baisemain au Grand Bédouin.

La palme revient à Jean-François Copé (président du groupe des députés UMP, et candidat à la présidentielle en 2017), au Grand Journal de Canal +, expliquant que non, malheureusement, il ne pourra assister à la réception à l’Assemblée. A 10 heures, ce jour-là, ça tombe mal, il a justement une réunion de groupe UMP. Il soutient totalement la visite, notez bien. Mais il lui sera impossible de se trouver en haut du tapis rouge. Impossible. J’ai un mot d’excuse de mon groupe politique. Mais vous ne pouvez pas la décaler à 11 heures, votre réunion ? Ah non. Pas du tout. A 11 heures, regardez, c’est marqué ici, j’ai une autre réunion. Il faut comprendre. C’est le jour où nous calons tout le travail de la semaine.

Que restera-t-il du spectacle ? Pas grand-chose, sans doute. Le chapiteau bédouin replié, les questions de retraite et de pouvoir d’achat regagneront la une. La bruyante production de plans de réforme mirobolants reprendra de plus belle. Sans doute le sarkozysme, à coups de couvertures opportunes et de sondages amis, retrouvera-t-il même ses couleurs.

Mais il restera dans les rétines comme une certaine perplexité, et, dans la fresque triomphante, le premier aperçu troublant d’une déroute.

* Daniel Schneidermann est l'ancien présentateur de la regrettée émission Arrêt sur image.


mercredi 12 décembre 2007

Emission sur Radio Libertaire

Le vendredi 14 décembre 2007, je suis invité de 19 heures à 21 heures par Radio Libertaire pour commenter mon dernier roman, L’Écuyer d’Henri le Navigateur, et pour parler de la vulgarisation scientifique en France.
On peut capter cette radio dans la région parisienne sur 89.4 MHz, ou bien l’écouter en direct sur le site : http://rl.federation-anarchiste.org/sommaire.php3
D’autre part, il est possible – et souhaitable – d’intervenir en direct en cours d’émission en téléphonant au 01 43 71 89 40. Cette émission qui a lieu les deuxièmes vendredis de chaque mois (de 19 h à 21 h) est animée par Bernard Graber et Nicole Delattre.

mardi 27 novembre 2007

Gérard Hatab commente L'Ecuyer d'Henri le Navigateur

La revue du SNES, L'US Mag, publie en novembre 2007 ce commentaire de mon ami, Gérard Hatab.


UNE HISTOIRE DU PORTUGAL

Connu en histoire des sciences chez ADAPT et Vuibert, Arkan Simaan se lance ici dans le roman historique.
Ce genre lui permet, à travers Henri le Navigateur, icône du Portugal, et Raul Pimentel, son (fictif) écuyer, d'aborder l'expansionnisme portugais du XVème siècle, à partir de la prise de Ceuta. Notamment de débusquer, derrière la religion, des motivations autrement mercantiles, ayant finalement abouti à l'esclavage et à la traite des Noirs - au demeurant, ni création ni monopole du Portugal. Bref, un éclairage contrasté sur les exploits maritimes des Portugais, à l'aube des « grandes découvertes », sur fond de personnages légendaire - Empereur du Mali - ou mythique - Prêtre Jean.
À recommander comme complément (ignoré !) de l'histoire du Portugal.
Gérard Hatab

mercredi 31 octobre 2007

Ignorâncias

Eis um artigo que merece ser meditado a respeito da "Guerra de Civilização". Foi escrito por Edward Said, um intelectual palestino de origem cristã, autor de vários livros, entre eles os clássicos "Orientalismo", "Cultura e Imperialismo" e a autobiografia, "Fora de lugar". Este artigo foi extraido do "Blog do Bourdoukan" no dia 30 de outubro de 2007.

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Ignorâncias

Edward Said


O artigo "O Choque de Civilizações?", de Samuel Huntington, foi publicado na edição da primavera de 1993 do periódico "Foreign Affairs", onde imediatamente atraiu atenção e reações em volume surpreendente.

Como o artigo visava suprir os americanos com uma tese original sobre a "nova fase" da política mundial iniciada com o término da Guerra Fria, os argumentos de Huntington pareciam convincentes e soavam amplos, ousados, até mesmo visionários.

Estava claro que ele se dirigia a seus rivais entre os cientistas políticos-teóricos como Francis Fukuyama e sua idéia do fim da história-e também às multidões que saudaram o início do globalismo, o tribalismo e a fragmentação do Estado. Mas, afirmou, eles tinham compreendido apenas alguns dos aspectos desse novo período.

Ele próprio se propunha a anunciar o que seria "o aspecto crucial, até mesmo central" do que "a política global provavelmente será nos próximos anos".Sem hesitar, ele prosseguiu: "A idéia que proponho é que a fonte fundamental de conflitos neste novo mundo não será de natureza principalmente ideológica, nem econômica. As grandes divisões entre a humanidade e a fonte predominante de conflito serão culturais. Os Estados-nação continuarão a ser os atores mais poderosos nos assuntos mundiais, mas os principais conflitos da política global vão se dar entre países e grupos que fazem parte de civilizações distintas. O choque de civilizações vai dominar a política mundial. As linhas divisórias entre as civilizações formarão as frentes de batalha do futuro."

A maior parte do argumento apresentado nas páginas seguintes se baseava numa idéia vaga do que Huntington chamava de "identidade de civilizações" e nas "interações entre as sete ou oito (sic) principais civilizações", sendo que o conflito entre duas delas, o islã e o Ocidente, recebe a parte do leão de sua atenção.

Para fundamentar esse pensamento agressivo, Huntington se baseia em um artigo publicado em 1990 pelo veterano orientalista Bernard Lewis, cujas cores ideológicas ficam manifestas no título, "As raízes da ira muçulmana".

Em ambos os artigos afirma-se de maneira impensada a personificação de entidades tremendas, "Ocidente" e "islã", como se questões extremamente complexas tais como identidade e cultura existissem num mundo semelhante ao das histórias em quadrinhos, onde Popeye e Brutus se enfrentam sem dó e o pugilista com mais virtudes se sai melhor do que seu adversário.

Com certeza nem Huntington nem Lewis têm tempo a perder com a dinâmica e a pluralidade internas de cada civilização, nem com o fato de que a disputa principal, na maioria das culturas modernas, diz respeito à definição ou interpretação de cada cultura, e com a possibilidade pouco atraente de que, quando alguém se atreve a falar em nome de uma religião ou civilização inteira, seu discurso fatalmente conterá demagogia e ignorância, pura e simples.

Não -para eles, Ocidente é Ocidente, islã é islã. O desafio que os políticos ocidentais têm pela frente, diz Huntington, consiste em garantir que o Ocidente se fortaleça cada vez mais e afaste todo o outro, em especial o islã.

Mais preocupante ainda é o fato de Huntington partir da premissa de que sua perspectiva, que consiste em olhar o mundo inteiro desde um ponto distante de todos os vínculos e lealdades ocultas comuns, é a correta, como se as pessoas estivessem à procura de respostas que ele próprio já encontrou.

Na realidade, Huntington é um ideólogo - alguém que quer transformar "civilizações" e "identidades" em algo que elas não são, entidades estanques e fechadas, destituídas das múltiplas correntes e contracorrentes que animam a história humana e que, ao longo dos séculos, tornaram possível que essa história não apenas contenha guerras de religião e conquista imperial, mas que também seja feita de intercâmbios, fertilizações cruzadas e partilhas.

Essa história muito menos visível é deixada de lado na pressa de realçar a guerra ridiculamente comprimida e constrita que, de acordo com o argumento dele, seria a realidade.

Quando Huntington publicou seu livro com o mesmo título, em 1996, ele procurou conferir a seu argumento um pouco de sutileza e mais notas de rodapé, mas o que conseguiu foi confundir a si próprio e mostrar a todos o quão desajeitado é como escritor, e deselegante como pensador.

O paradigma básico do Ocidente versus o resto do mundo (ou seja, a oposição da Guerra Fria reformulada) continuou intocado, e é isso que persiste, de maneira muitas vezes insidiosa e implícita, nas discussões tidas desde 11 de setembro. O massacre cuidadosamente planejado e o atentado suicida horrendo e patologicamente motivado cometidos por um pequeno grupo de militantes de mente perturbada foram transformados em provas da tese de Huntington.

Em lugar de enxergá-lo como o que foi, a apropriação de grandes idéias (estou usando o termo "grande" em um sentido amplo) por um minúsculo bando de fanáticos loucos, para finalidades criminosas, luminares internacionais, da ex-premiê paquistanesa Benazir Bhutto até o primeiro-ministro italiano, Silvio Berlusconi, ponderaram publicamente sobre os problemas do islã, e, no caso do último, usaram as teses de Huntington para fazer arengas sobre a superioridade do Ocidente, sobre como "nós" temos Mozart e Michelangelo, enquanto "eles", não (desde então, Berlusconi fez um pedido pouco convincente de desculpas pelos insultos proferidos contra o islã).

Por que não, em lugar disso, enxergar paralelos - admite-se que seu caráter destrutivo seria menos evidente - entre Osama bin Laden e seus seguidores, por um lado, e seitas como o Ramo Davidiano ou os discípulos do reverendo Jim Jones, na Guiana, ou do grupo japonês Aum Shinrikyo, do outro?

Mesmo o normalmente sóbrio semanário britânico "The Economist", em sua edição de 22 a 28 de setembro, não resistiu à tentação da generalização imensa e elogiou Huntington em termos extravagantes por suas observações "cruéis e abrangentes, mas nem por isso menos acertadas" sobre o Islã. "Hoje", diz a revista em um inadequado tom solene, Huntington escreve que "os cerca de 1 bilhão de muçulmanos do mundo "estão convencidos da superioridade de sua cultura e obcecados com a inferioridade de seu poder'".

Será que ele entrevistou 100 indonésios, 200 marroquinos, 500 egípcios e 50 bósnios para chegar a isso? Mesmo assim, que espécie de amostragem seria essa?Incontáveis editoriais em todo jornal e revista americanos e europeus que valem a pena ser mencionados acrescentam termos novos a esse vocabulário de gigantismo e apocalipse, cada utilização do qual claramente não visa esclarecer os leitores, mas sim inflamar suas paixões indignadas, na condição de membros do "Ocidente".

O discurso em estilo Churchill é usado de maneira inapropriada por combatentes autonomeados na guerra do Ocidente e, especialmente, da América, contra aqueles que odeiam-no, saqueiam-no e o destroem-no, e pouquíssima atenção é dada a histórias complexas que contestam esse reducionismo e que vazaram de um território para outro, nesse processo passando por cima das fronteiras que, supostamente, deveriam nos separar em campos armados distintos e divididos.

Por que não enxergar paralelos entre Bin Laden e o Ramo Davidiano ou Jim Jones?

Esse é o problema dos rótulos não-esclarecedores como são "islã" e "Ocidente": eles confundem e induzem ao erro a mente que está tentando encontrar sentido numa realidade desordenada que se recusa a ser facilmente classificada ou arquivada em escaninhos.

Eu me recordo de ter interrompido um homem que se erguera no meio do público após uma palestra que dei numa universidade da Cisjordânia, em 1994, e começara a criticar minhas idéias, tachando-as de "ocidentais", em oposição às idéias rigidamente islâmicas que ele próprio defendia. "Por que você está usando terno e gravata?" foi a primeira réplica simplista que me veio à cabeça. "Também são ocidentais”.Ele se sentou com um sorriso constrangido, mas eu me lembrei desse incidente quando começaram a surgir informações sobre os terroristas de 11 de setembro, sobre como eles tinham aprendido todos os detalhes técnicos necessários para fazer o mal homicida que cometeram contra o World Trade Center e o Pentágono.

Onde se traça uma linha divisória entre a tecnologia "ocidental" e, como declarou Berlusconi, a incapacidade do "islã" de fazer parte da "modernidade"?É claro que isso não pode ser feito com facilidade.

Mas, em última análise, como se mostram insuficientes os rótulos, as generalizações e as afirmações culturais!

Em algum nível, por exemplo, paixões primitivas e know-how sofisticado convergem de maneiras que desmentem a existência de uma divisa fortificada, não apenas entre "Ocidente" e "islã", mas também entre passado e presente, nós e eles, isso sem falar nada sobre os próprios conceitos de identidade e nacionalidade, temas de divergências e discussões literalmente intermináveis.

Uma decisão unilateral de traçar linhas divisórias claras, de empreender cruzadas, de opor nosso bem ao mal deles, de extirpar o terrorismo e, para adotar o vocabulário niilista de Paul Wolfowitz, de acabar com nações inteiras não torna as supostas entidades mais fáceis de se enxergar.

Em lugar disso, mostra até que ponto é muito mais fácil fazer afirmações hostis com o objetivo de mobilizar paixões coletivas do que refletir, examinar, determinar o que estamos enfrentando realmente, dar-nos conta do caráter interligado de inúmeras vidas, não apenas as "deles", mas também as "nossas".

Numa série de três artigos notáveis, publicados entre janeiro e março de 1999 no "Dawn", o mais respeitado semanário do Paquistão, o falecido Eqbal Ahmad, escrevendo para um público muçulmano, analisou o que chamou de as raízes da direita religiosa, tecendo críticas muito contundentes à deturpação do islã cometida por absolutistas e tiranos fanáticos, cuja obsessão em regulamentar o comportamento pessoal promove "uma ordem islâmica reduzida a um código penal, destituída de seu humanismo, sua estética, suas buscas intelectuais e sua devoção espiritual". E isso, ele afirmou, "implica a afirmação absoluta de um aspecto da religião, geralmente tomado fora de seu contexto, e no desprezo total por outro. Esse fenômeno distorce a religião, amesquinha a tradição e deturpa o processo político, em toda parte onde se dá".

Como instância pontual dessa degradação, Ahmad apresenta primeiro o significado rico, complexo e pluralista da palavra "jihad" e, em seguida, demonstra que, dentro do contexto atual de redução mundial à guerra indiscriminada contra inimigos supostos, torna-se impossível "reconhecer (...) religião, sociedade, cultura, história ou política islâmicas conforme vividas e sentidas pelos muçulmanos ao longo dos séculos".

Os islamistas modernos, conclui Ahmad, "estão preocupados com o poder, não com a alma - em mobilizar pessoas para objetivos políticos, em lugar de para dividir e aliviar suas dores e seus anseios. As prioridades deles são extremamente limitadas e se dão dentro de um contexto restrito pelo tempo".

O que agravou a situação é o fato de que distorções e fanatismo semelhantes ocorrem nos universos de discurso "judaico" e "cristão".

Foi Joseph Conrad, de maneira mais contundente do que poderiam ter imaginado seus leitores no final do século 19, quem compreendeu que as distinções entre a Londres civilizada e "o coração das trevas" caíam por terra rapidamente sob situações extremas e que os pontos mais altos da civilização européia podiam instantaneamente retroceder para as práticas mais bárbaras, sem preparo ou transição.

E foi também Conrad, em "O Agente Secreto" (1907), quem descreveu a afinidade do terrorismo com abstrações como "ciência pura" (e, por extensão, "islã" ou "Ocidente"), além da degradação moral final do terrorista.

Pois existem vínculos mais próximos entre civilizações aparentemente em conflito do que a maioria de nós gostaria de acreditar, e, como mostraram tanto Freud quanto Nietzsche, a passagem sobre fronteiras cuidadosamente conservadas, mesmo que policiadas, muitas vezes se dá com facilidade assustadora.

Mas tais idéias fluidas, repletas de ambigüidade e ceticismo quanto aos conceitos aos quais nos atemos, não chegam a nos prover diretrizes apropriadas e práticas para uso em situações como essa que agora nos confronta.

Vêm daí os termos muito mais tranqüilizadores (cruzada, bem contra o mal, liberdade versus medo, etc.), que derivam da oposição traçada por Huntington entre islã e Ocidente, da qual, nos primeiros dias, o discurso oficial tirou seu vocabulário.

Desde então temos visto um abrandamento notável nesse discurso, mas, a julgar pela escalada ininterrupta de discursos e ações de repúdio e ódio, sem falar nos casos de esforços de policiamento, dirigidos contra árabes, muçulmanos e indianos em todo os EUA, o paradigma continua a ser visto como real.

Ainda outra razão dessa persistência é a presença inquietante de muçulmanos em toda a Europa e nos Estados Unidos. Pense nas populações atuais da França, Itália, Alemanha, Espanha, Reino Unido, EUA e até mesmo Suécia e você será obrigado a admitir que o islã já não se encontra apenas na periferia do Ocidente, mas em seu centro.

Mas o que há de tão ameaçador nessa presença?

Soterradas no fundo da cultura coletiva há memórias da primeira grande conquista árabe-islâmica, que começou no século 7º e que, conforme escreveu o célebre historiador belga Henri Pirenne em seu notável livro "Mohammed and Charlemagne" ("Muhammad e Carlos Magno"), de 1939, rompeu de uma vez por todas a unidade do mediterrâneo na antiguidade, destruiu a síntese cristã-romana e propiciou o surgimento de uma nova civilização dominada por potências setentrionais (a Alemanha e a França carolíngia), cuja missão, ele parece dizer, consiste em retomar a defesa do "Ocidente" contra seus inimigos histórico-culturais.

O que Pirenne deixou, infelizmente, de dizer é que a criação dessa nova linha de defesa do Ocidente aproveitou inúmeros elementos do humanismo, da ciência, filosofia, sociologia e historiografia do islã, que já se haviam interposto entre o mundo de Carlos Magno e a antiguidade clássica.

O islã está dentro do Ocidente desde o início, como foi obrigado a admitir o próprio Dante, grande inimigo de Muhammad, quando situou o Profeta no próprio coração de seu Inferno.

Existe, também, o legado persistente do próprio monoteísmo, das religiões abraâmicas, como tão bem as descreveu Louis Massignon. Começando com o judaísmo e o cristianismo, cada uma é sucessora assombrada pela que a antecedeu.

Para os muçulmanos, o islã vem preencher e concluir a linha das profecias.Ainda não existe história ou desmistificação respeitáveis da rivalidade multifacetada entre esses três seguidores -nenhum dos quais forma um campo monolítico ou unificado-do mais ciumento de todos os deuses, se bem que a sangrenta convergência contemporânea sobre a Palestina ofereça uma rica instância secular daquilo que tem sido tão tragicamente irreconciliável neles.

Assim, não surpreende que muçulmanos e cristãos não hesitem em falar em cruzadas e jihads, ambos suprimindo a presença judaica com um pouco caso que chega a ser fantástico. Um ideário desse tipo, diz Eqbal Ahmad, "é muito tranqüilizador para os homens e mulheres presos no meio (...) entre as águas profundas da tradição e da modernidade".

Mas todos nós estamos nadando nessas águas - ocidentais, muçulmanos e outros. E, como as águas fazem parte do oceano da história, tentar ará-las ou dividi-las com barreiras é inútil. São tempos tensos estes que vivemos, mas é melhor pensar em termos de comunidades poderosas e impotentes, da política secular da razão e da ignorância e dos princípios universais da justiça e da injustiça do que nos perdermos na procura de abstrações vastas que podem conferir satisfação temporária, mas pouco autoconhecimento ou análise fundamentada.

A tese do "Choque de Civilizações" é um truque como o foi "A Guerra dos Mundos", que se saiu melhor na tarefa de reforçar o orgulho próprio defensivo do que na de fomentar a compreensão crítica da atordoante interdependência de nossos tempos.

mercredi 10 octobre 2007

Rions un peu

Voici quelques annonces fantaisistes qu'on vient de m'envoyer.

RENCONTRES

- Astronaute recherche femme lunatique.
- Artificier cherche femme canon.
- Sourd rencontrerait sourd pour trouver terrain d'entente.
- Jeune homme désintéressé épouserait jeune fille laide même fortunée.
- Abeille épouserait frelon. Lune de miel assurée.

EMPLOI

- Metteur en scène cherche nain pour rôle dans court métrage.
- On recherche deux hommes de paille (1 grand, 1 petit) pour tirage au sort.
- Cannibale mélomane cherche travail dans opéra-bouffe.
- Offre bonne place de gardien de vaches. Paiement par traites.
- Inventeur produit amaigrissant cherche grossiste.

ACHAT – VENTE

- Cause fausse alerte, vends cercueil en ébène, jamais servi.
- Chien à vendre : mange n'importe quoi. Adore les enfants.
- A vendre robe de mariée portée une seule fois par erreur.
-
SERVICES

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DIVERS

- Homme sans histoires recherche éditeur pour devenir écrivain.
- Souffrant d'insomnies, échangerais matelas de plumes contre sommeil de plomb
- Échangerais voiture de sport endommagée contre chaise roulante en bon état.
- Perdu partie haute d'un dentier. Merfi de le reftituer à fon propriétaire auffitôt que poffible.

vendredi 5 octobre 2007

Coletivo contra a tortura no Brasil

PROTESTAMOS

A interpretação que prevalece no Brasil sobre a Lei da Anistia (Lei 6.683/1970) é a de que foram anistiados os presos, torturados, perseguidos e condenados durante a ditadura militar, bem como seus algozes, os que prenderam, torturaram e perseguiram, mas que nunca foram julgados e condenados.

Mas além de "anistiados", temos vistos estes personagens, aproveitando-se da falta de memória e de história do período militar, galgarem postos importantes no aparelho do Estado. É o que pode vir a acontecer em breve.

O médico Arildo de Toledo Viana, que assinou o laudo falso de suicídio do jornalista Vladimir Herzog, morto sob tortura no DOI-CODI em 25/10/1975, juntamente com Harry Shibata e Armando Canger Rodrigues, está para prestar concurso para Professor Titular do Departamento de Cirurgia da Faculdade de Ciências Médicas da Santa Casa de São Paulo. Sua participação nesta ignominiosa farsa está documentada em inúmeros livros e textos sobre o período, dentre os quais citamos:

- Dos filhos deste solo, de Nilmário Miranda e Carlos Tibúrcio. São Paulo: Boitempo, 1999, p. 343;
- "Em nome da verdade", abaixo-assinado publicado no jornal Unidade, do Sindicato dos Jornalistas Profissionais do Estado de São Paulo, em janeiro de 1976 (http://observatorio.ultimosegundo.ig.com.br/artigos.asp?cod=301JDB006;
- Direito à Memória e à Verdade. Brasília: Comissão Especial sobre Mortos e Desaparecidos Políticos/Secretaria Especial de Direitos Humanos da Presidência da República, 2007, p. 408.

Conclamamos a todos aqueles que não querem que a juventude brasileira tenha como mestre alguém que colaborou ativamente com a tortura durante o regime militar, a enviarem seus protestos para:

Secretaria da Faculdade de Ciências Médicas da Santa Casa São Paulo
Rua Cesário Mota Jr. 61
Vila Buarque
Cep:01221-020
diretoria@fcmscsp.edu.br
ou
diretoria.medicina@fcmscsp.edu.br

COLETIVO CONTRA TORTURA
04/10/2007

Collectif contre la Torture au Brésil

Protestation

Au Brésil, l’idée qui prédomine à propos de la loi d’Anistie (Loi 6.683/1970) est qu’elle s’applique non seulement aux prisonniers de la dictature militaire, aux torturés, aux persécutés et aux condamnés mais aussi à leurs bourreaux, à ceux qui les ont arrêtés, torturés et persécutés sans avoir jamais été jugés e condamnés.
En plus d’avoir été « amnistiés », certains de ces derniers profitent du manque de mémoire collective et de bilan de l’histoire de la période militaire pour se hisser à des postes importants dans l’appareil de l’État. Voici ce qui risque d’arriver à brève échéance si on n’y prend garde.
Le médecin Arildo de Toledo Viana, celui qui a cosigné avec Harry Shibata e Armando Canger Rodrigues le faux certificat de suicide du journaliste Vladimir Herzog, mort sous la torture dans les locaux du DOI-CODI le 25/10/1975, concourre actuellement au poste de professeur titulaire au Département de Chirurgie de la Faculté de Médecine de la Santa Casa de São Paulo.
Sa participation à des crimes ignominieux est attestée par de nombreux ouvrages et documents de l’époque, dont ceux-ci :
- Dos filhos deste solo, de Nilmário Miranda e Carlos Tibúrcio. São Paulo: Boitempo, 1999, p. 343;
- "Em nome da verdade", pétition publiée par le Journal Unidade du Sindicat des Journalistas Professionnels de l’État de São Paulo (janvier 1976) (http://observatorio.ultimosegundo.ig.com.br/artigos.asp?cod=301JDB006
;
- Direito à Memória e à Verdade. Brasília: Comissão Especial sobre Mortos e Desaparecidos Políticos/Secretaria Especial de Direitos Humanos da Presidência da República (Commission Spécial sur les morts et les disparus politiques / Secrétariat Spécial des Droits de l’Homme à la Présidence de la République), 2007, p. 408.

Nous lançons un appel à tous ceux qui ne souhaitent pas que la jeunesse brésilienne ait comme professeur une personne qui a collaboré activement à la torture pendant la période militaire à envoyer leurs protestations au :


Secretaria da Faculdade de Ciências Médicas da Santa Casa São Paulo
Rua Cesário Mota Jr. 61
Vila Buarque
Cep:01221-020

diretoria@fcmscsp.edu.br ou diretoria.medicina@fcmscsp.edu.br

Collectif contre la Torture au Brésil
04/10/2007

jeudi 4 octobre 2007

Axiales commente L’Écuyer d’Henri le Navigateur

La revue Axiales d’octobre 2007 vient de publier ce commentaire sur mon roman, L’Écuyer d’Henri le Navigateur.

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Texte intégral du commentaire:

On connaissait Arkan Simaan, membre du Conseil d'administration de l'ASTS, historien des sciences avec L'Image du monde des Babyloniens à Newton ou encore La Science au péril de sa vie, qui restituait le contexte historique du XVIIe siècle, lorsque les astronomes et les géographes parcoururent le globe pour le mesurer.
Aujourd'hui, le romancier prend le pas sur l'historien. Non qu'Arkan Simaan ne se soit pas plongé dans les chroniques médiévales portugaises pour nourrir son histoire, mais il lui fallait les ressorts de la fiction pour conter les extraordinaires aventures d'Henri le Navigateur.
Ce prince portugais fut l'un des principaux acteurs de la conquête de Ceuta (aujourd'hui possession espagnole), porte marocaine du détroit de Gibraltar en 1415. Surtout, il fut l'initiateur de l'incroyable aventure qui vit les Portugais partir à la conquête maritime du monde et s'établir sur tous les continents.
À l'origine de cette équipée, se croisent géopolitique (le royaume du Portugal ne peut plus guère s'étendre en Europe), foi catholique et soif de richesses. Le prétexte de cette conquête sera donc la recherche de l'or de l'empereur du Mali.
Mais pour cela, il faudra d'abord que le Prince fonde une «école» à Sagres, dans le sud du Portugal, en Algarve, où il s'entoure de cartographes, découvre l'île de Madère, alors ignorée, pour partir enfin dans l'inconnu, sur la «mer ténébreuse», vers les côtes africaines.
Sur cette trame forte, Arkan Simaan réussit à recréer l'atmosphère qui concourut à provoquer ces découvertes et à plonger le lecteur dans la vie du début du XVe siècle. Il nous fait partager les affres, les périodes de découragement et d'espoir de ses personnages et notamment de Raul Pimentel, l'écuyer d'Henri le Navigateur.
Après avoir découvert que l'or africain est en grande partie un mythe, Raul refusera de se lancer dans le commerce d'esclaves en arborant «la croix de l'Ordre du Christ sur les voiles» de son bateau. Un choix loin d'être partagé par ses contemporains.

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NOTE : pour voir la couverture du livre et passer une commande :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=24197

dimanche 30 septembre 2007

À luz das estrelas

Recebi este texto de uma amiga, Celeste Marcondes. Achei-o tão emocionante que o traduzi para o francês.

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À luz das estrelas
Celeste marcondes

Lá, entre as estrelas, eles estão felizes nos vendo aqui cansados porém contentes com a colheita. O prêmio da labuta intensa? Deitar e sonhar com eles, meus avós, meu irmão, um dos nossos companheiros. Nos deixou tão cedo, desaparecido na luta pela vida da floresta... Era a paixão do meu avô.

A vida da gente vai, gira e volta. Um recordar calmo, doce. Sai de dentro do peito, não é do pensamento. Não dá para explicar. Falar desses tempos? Talvez eu possa falar um pouquinho do pouco que ainda dá pra contar. Nascimento e morte...

Na hora em que nasci, minha avó estava dentro de um avião, sobrevoando a floresta amazônica, em meio a uma tempestade. Seu destino, o Amapá. Em pânico, pedia aos deuses para não morrer antes de me ver. Os Deuses não ouviram suas preces.

Eu já me chamava Isa. Meu pai insistira para que fosse Tatiana, um nome tão russo... Talvez, porque Tatiana fosse um nome forte como os ventos das estepes, como a força com que o semear a terra atrai os homens desprovidos de tudo... Ou, talvez, resquício de suas leituras. Quando menino, no exílio, lera os “Contos russos”, livros infantis que a União Soviética distribuía, em espanhol, no Chile de Allende.

Tudo isso quem me contou foi meu avô.

Nasci em dia de tristes lembranças... quase touro como meu avô e minha avó. Anos e anos depois, me contou: “Nesse dia as notícias mostravam as capitais avermelhadas pelas bandeiras carregadas por mãos de homens corajosos e lutadores como sua avó e os companheiros dela. Cultos ecumênicos e passeatas pediam justiça pela morte, a dois anos, dos sem-terra em Eldorado de Carajás no Pará.”

E em voz baixa, parecia voltar no tempo e continuou me contando como pensava em mim enquanto participava da história do meu país. “Marchei com eles o dia todo, cheguei em casa pela madrugada, feliz, meio vitorioso, com tão pouco. Há momentos que a morte e a vida, na luta pela terra de Deus, se confundem ... Quando me disseram que você já estava entre nós, chorei e escrevi em um pedacinho de papel: “Bem vinda, netinha, a esse mundo que já está um pouco melhor com você por aqui”.

Eu tinha uns vinte anos quando tivemos esse encontro. Segurava minha mão, falava baixinho e tranqüilo, ali na Biblioteca Monteiro Lobato. Ficamos horas mexendo nos livros e lendo. Embora tivesse sido político a vida inteira nunca tivera dinheiro para me comprar os tantos livros que desejara me dar. Foi um personagem da história desse país. Lutou ao lado do Joaquim Câmara Ferreira, o velho. Uma vez, deixei escapar isso na aula de História e o professor me procurou para pedir detalhes da vida do meu avô. Não sei muita coisa, nossos encontros eram clandestinos. E muito cedo escolhi fazer minha vida no campo, na terra, na mata.

A minha avó eu não a conheci. Ela escreveu uma história para mim antes de morrer. “Nunca te vi mas sempre te amei”, o título de filme inglês, resume tudo que ela colocou no conto. Em vez de falar sozinha, como os velhinhos, escrevia como seria a vida dela se pudesse me ver. Sonhava com as histórias que me contaria, com as músicas que cantaríamos e com as fotografias que ela teria tirado. Muito triste para quem ler. Para mim vale muito. É bom saber que alguém gostou tanto da gente mesmo sem conhecer.

Meu irmão, o companheiro herói do povo da terra, antes de se acomodar entre as estrelas, foi nosso sol. Para falar dele seriam preciso muitas noites como esta, milhões de estrelas e o ruído do silêncio da natureza. Um belo exemplar da biodiversidade... filho do primeiro amor brasileiro de meu pai, uma professora de história..., ele foi a paixão do meu avô. Era vinte anos mais velho que eu. Devolveu ao mundo, ao povo, o carinho imenso que recebeu por nascer. Foi meu “muso” inspirador, minha noite de luar, minha canção preferida...Nunca fez discurso ou ditou regras... Era de uma calma irritante... adorava o mar. Poderia ter sido marinheiro, velejador, pescador. Foi comandante. O nosso comandante nas terras da Amazônia entre águas e florestas. Sua sabedoria pouco a pouco invadiu os igarapés mais emaranhados. Na última vez que o vi, repetiu uma frase do personagem de Pedro Páramo: “Vá até Comala e dele cobre caro a solidão em que nos deixou”.

E aqui estamos nós, minha gente. E eu, sem nunca esquecê-los, sabendo de quem cobrar, buscando...como ...

Á la lumière des étoiles

J’ai reçu ce texte d’une amie, Celeste Marcondes. Je l’ai trouvé si émouvant que je l’ai traduit en français.

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Á la lumière des étoiles
Celeste Marcondes

Là-haut, parmi les étoiles, ils sont heureux de nous regarder ici-bas, satisfaits du travail accompli. Au prix d’une intense peine ? Me coucher et rêver d’eux, de mes grands-parents, de mon frère, d’un de nos compagnons qui nous a quitté si tôt, disparu dans la lutte pour la survie de la forêt… C’était la passion de mon grand-père.

La vie vient, tourne et s’en va. Un souvenir calme, doux. Cela émerge du fond de l’âme, pas de la raison. Impossible de l’expliquer. Comment évoquer ces temps-là ? J'arriverai peut-être à parler du rien qu’il est encore possible de raconter. Naissance et mort…

Le jour de ma naissance, ma grand-mère survolait dans un avion la forêt amazonienne, en pleine tempête. Son but était l’Amapá. Paniquée, elle suppliait les dieux de ne pas mourir avant de me voir. Ils ne voulurent pas exaucer ses prières.

On m’avait déjà choisi le nom d’Isa. Mon père insista cependant pour que ce fût Tatiana, un nom si russe… Peut-être aussi parce que Tatiana sonne fort comme le vent de la steppe, pareil à la forte attraction qu’exerce sur les démunis les semailles de la terre. Ou – qui sait ? – ce nom vient-il de ses lectures. Pendant son enfance, en exile, il avait lu les « Contes Russes », des livres pour enfants pareils à ceux que l’URSS distribuait en espagnol au Chili, à l’époque d’Allende.

Je tiens cela de mon grand-père.

Je suis née un jour triste… presque Taureau, comme mon grand-père et ma grand-mère. Plusieurs années plus tard, il m’a dit : « Ce jour-là, les nouvelles parlaient de villes rougies par la couleur des drapeaux portés par des mains d’hommes courageux et combattifs comme ta grand-mère et ses compagnons. Des rassemblements œcuméniques et des défilés réclamaient justice pour la mort, deux ans auparavant, des paysans sans terres à Eldorado de Carajás, au Pará. » À voix basse, comme s’il remuait le passé, il continua à me relater comment il songeait à moi pendant qu’il forgeait l’histoire de mon pays : « J’ai marché avec eux toute la journée et je suis arrivé à la maison à l’aube, heureux, à demi victorieux, avec si peu. Il y a des moments où la mort et la vie dans la lutte pour la terre de Dieu se confondent… Lorsqu’on m’a annoncé que tu étais déjà parmi nous, j’ai pleuré et écrit sur un morceau de papier : ‘sois bienvenue, ma petite-fille, dans ce monde devenu un peu meilleur depuis que tu es par ici.’»

J’avais environ vingt ans quand cette scène arriva dans la Bibliothèque Monteiro Lobato. Il tenait ma main, parlait à voix basse, tranquillement. Pendant plusieurs heures, nous feuilletâmes des livres et lûmes. Bien qu’il eut été toute sa vie un homme politique, il n’avait jamais eu assez d’argent pour m’offrir tous les livres qu’il aurait souhaité. Il combattit aux côtés de Joaquim Câmara Ferreira, le Vieux.

Un jour, je fis mention de ce fait pendant le cours d’histoire et le professeur vint me demander des détails sur la vie de mon grand-père. Je ne savais pas grand-chose, nos rencontres étaient clandestines. Et j’allais bientôt choisir de faire ma vie à la campagne, au fin fond du monde, loin de tout.

Je n’ai jamais connu ma grand-mère. Peu avant de mourir, elle m’avait écrit une petite histoire : « Je ne t’ai jamais vue, mais je t’ai toujours aimée ». Ce titre d’un film anglais résumait tout son conte. Au lieu de s’isoler comme font les vieux, elle préférait imaginer et écrire la vie qu’elle aurait eue si elle avait pu me voir. Elle rêvait aux histoires qu’elle me raconterait, aux chansons que nous entonnerions et aux photos qu’elle aurait faites. Ceci est triste pour celui qui lit. Mais pour moi cela vaut beaucoup. Il est toujours bon d’apprendre que vous avez été tant aimé par quelqu’un qui ne vous connaît pas.

Mon frère, l’héroïque compagnon des travailleurs de la terre, fut notre soleil avant d’aller habiter parmi les étoiles. Pour l’évoquer, il faudrait plusieurs nuits comme celle-ci, des millions d’étoiles et le bruit de la nature. Fils du premier amour brésilien de mon père, une professeur d’histoire, il était un beau spécimen de la biodiversité : de vingt ans plus âgé que moi, c’était le préféré de mon grand-père. Il a rendu au peuple et au monde l’immense tendresse qu’il reçut à sa naissance. Il fut ma muse inspiratrice, ma nuit de pleine lune, ma chanson préférée… Il n’a jamais fait de discours ni dicté de règles… Il était d’un calme agaçant… Il aimait la mer. Il aurait pu être marin, skippeur ou pêcheur. Il fut commandant. Notre commandant sur les terres d’Amazonie, entre eaux et forêts. Peu à peu, son savoir atteignit les igarapés les plus sinueux. Lors de notre dernière rencontre, il a répété une phrase de Pedro Páramo : « Allez jusqu’à Comala et faites lui payer cher la solitude qu’il nous a léguée. »

Aujourd’hui ici, nous sommes ici, mes amis, sans que je parvienne à les oublier. Je sais à qui demander des comptes… sans savoir comment…

jeudi 20 septembre 2007

L'Amazonie asphyxiée par le soja / A Amazônia asfixiada pela soja

L’Amazonie asphyxiée par le soja
Hubert Prolongeau avec Béatrice Marie (Le Monde, édition du 19.09.07)


Le petit avion a pris son envol. La forêt s'étend à perte de vue, tête immense dont la chevelure tutoie le ciel. L'Amazonie. Le poumon de la planète. La forteresse verte. D'un coup, la déchirure. La forêt s'ouvre. Blessée. Rasée. Le poumon tousse. La forteresse se fissure. Le paysage est soudain désolé. Des troncs abattus jonchent le sol, les plus résistants n'exhibant plus qu'un moignon noir de fumée. La terre laisse apparaître sa dernière couche, griffée à mort par les sillons des cultures. Parfois émerge encore de la marée des champs, solitaire et incongru, le tronc d'un châtaignier. Un survivant.

L'Etat du Para sera-t-il bientôt aussi dépouillé que son voisin, le Mato Grosso ? Depuis janvier 2003, date d'arrivée de Lula au pouvoir, 70 000 km2 ont été sacrifiés au soja, l'un des plus féroces ennemis de la forêt brésilienne. Au début des années 1980, il poussait essentiellement aux Etats-Unis, qui assuraient 90 % de sa diffusion. En 2003, les exportations combinées du Brésil et de l'Argentine sont passées devant. L'immense pays de Lula est devenu la patrie du nouvel or vert.

Trois grosses sociétés américaines ont vu venir la manne : ADM, Bunge et Cargill. Cargill a même installé à Santarem, troisième ville amazonienne, un port. Complètement illégal. Tous les mois, deux cargos en partent en direction de l'Europe, emportant chacun 90 000 tonnes. "Le soja dévore l'Amazonie. Je ne reconnais plus ma ville", dit Cayetano Scannavino, membre de l'ONG Santé et bonheur.

Dans les rues de Santarem, on voit de plus en plus de gros 4×4, conduits par des gauchos venus du sud du pays. Depuis qu'un rapport de Greenpeace, "Eating up the Amazon", a mis le feu aux poudres, des autocollants ornent beaucoup de voitures "Greenpeace dehors. L'Amazone est aux Brésiliens". La tension est palpable. A la Cooper Amazon, société qui distribue des fertilisants, Luis Assuncao, le directeur, ne cache pas sa haine : "Ici, maintenant, c'est la guerre. Une guerre froide."

Au Mato Grosso, le gouverneur de l'Etat, Blairo Maggi, propriétaire de l'usine Amaggi, est l'un des plus gros producteurs de soja au monde. Il a construit une ville entière, Sapezal, pour loger sa main-d'oeuvre, fait bâtir à Itacoatoara un port en eau profonde, et proposé pour faciliter le transport de bitumer à ses frais 1 770 km de la route BR163. Quand on lui parle déforestation, Blairo Maggi ironise sur la taille de l'Amazonie et affirme que la culture du soja est "bénéfique". Du moins le faisait-il quand il acceptait encore de parler aux journalistes, tous suspects désormais d'être des "sous-marins" de Greenpeace.

Retour au Para. Comme tous les dimanches, il y a fête à la fazenda Bela Terra près de Santarem. Le cuisinier fait griller de gigantesques brochettes. La bière coule à flots. Les hommes sont à peine endimanchés, les femmes s'assoient à table en égales. C'est un joyeux brouhaha, une réunion de clan. L'entrée est fermée par une grille blanche, un panneau signale la présence de deux chiens méchants.

Entre eux, les producteurs de soja, les sojeiros rigolent, parlent affaires, se serrent les coudes. Devant l'étranger, la méfiance est de mise. Otalhio, 33 ans, fournit des fertilisants et des engrais. Le visage bouffi, il engouffre d'épaisses tranches de viande. Sa mère est brésilienne, son père uruguayen, et ils vivent encore près de la frontière, 5 000 km plus haut. "C'est dur, je ne les vois plus." Il écrase une larme. Puis se fâche. "On nous appelle les gauchos, les bandits, les voleurs..." D'une main conquérante, il montre le sol. "Les gens ici ne font rien de leur terre. Ils restent parce qu'ils ne peuvent pas faire autrement. Ils veulent avoir la télé et aller en ville. Nous, on leur propose une autre manière de vivre."

Tonio Antares, propriétaire de quelques milliers d'hectares, revendique lui aussi ce droit à massacrer son pays. Petit, les yeux vifs, la peau rougie par un soleil qu'il n'apprivoisera sans doute jamais, il reste convaincu d'apporter avec lui prospérité et civilisation. "Le pays appartient aux Brésiliens. Nous venons aider cette région à se développer."

Mais à qui profite ce développement ? Marcello da Silva a acheté deux pelleteuses et les loue aux exploitants contre un pourcentage de la récolte. De décembre à avril, il est dans le Mato Grosso, de mai à août dans le Para. Le reste du temps, il conduit des convois. Grand, costaud, les yeux bleus, il évoque plus le cow-boy Marlboro que l'Indien de la forêt. Un peu rustre, peut-être, prompt à aligner les bières. Mais confiant en son étoile. Le soja le rendra riche, il en est sûr. Sa femme, Patricia, veut acheter du terrain. Beaucoup de terrain. "Les Américains vont commencer à planter de la canne à sucre. Là, on va gagner beaucoup." Ils vivent à Santarem, aimeraient avoir des enfants. L'avenir leur sourit.

Mais rares sont ceux qui tirent leur épingle du jeu. Le coût social payé à la petite plante est très lourd. L'Amazonie s'est peuplée par à-coups, sur des promesses non tenues qui, de boom du caoutchouc en construction de la Transamazonienne, ont fait venir les miséreux du Nordeste et du Minas Gerais. Ils ont pris des terres, les ont ensemencées, n'en ont jamais eu les titres de propriété. Depuis ils végètent, prisonniers de ce qu'on appelle pudiquement l'"agriculture familiale". Une proie idéale pour les sojeiros, surnommés à Santarem les "sujeiros" ("salisseurs").

Tout au long de la BR163, la même histoire s'est répétée. Des hommes sont venus, ont demandé à ces petits exploitants de partir en leur montrant des titres de propriété. D'où les tenaient-ils ? Souvent de l'Incra (Instituto Nacional de Colonizaçao e Reforma Agraria), où la corruption permet l'achat de faux certificats, mis à vieillir dans un tiroir avec des grillons. "Ces gens n'avaient aucune culture de l'argent, explique le Padre Edilberto Sena, infatigable militant écologiste. Ils ont vendu à bas prix, et tout claqué. Ils se sont retrouvés démunis, et sans outil de travail."

Au kilomètre 38, Marlène Nascimento de Lima pleure ses terres perdues. "J'ai du mal à repasser devant chez nous. Il n'y a plus que des champs. Quarante familles vivaient là..." Elle avait commencé par refuser de vendre. Mais les sojeiros ont acheté les terrains limitrophes au sien. La vermine, chassée par les pesticides, a envahi son champ. Ses voisins sont partis, elle a fini par céder...

La violence a eu sa part dans ces conquêtes. A Pacoval, en 2004, à deux heures de piste de Santarem, vingt-cinq maisons ont brûlé. A Corte Corda, deux syndicalistes ont été tués. A Belterra, ancienne capitale du caoutchouc, on a "forcé" beaucoup de gens à partir... A Santarem, Ivete Bastos, présidente du syndicat des travailleurs de la terre, a un jour trouvé des femmes avec de l'essence devant chez elle, prêtes à mettre le feu à la maison... Un ancien légionnaire espagnol, propriétaire d'une salle de musculation à Santarem, se vante d'exécuter des missions de nettoyage pour les "fazendeiros". Dans la périphérie se multiplient les bidonvilles de bois construits sur des terrains abandonnés.

Régulièrement, la police brésilienne fait une descente dans les grandes propriétés et en délivre des esclaves. On les a fait venir en leur promettant des salaires élevés. A leur arrivée dans la forêt, ils découvrent que leur paye a fondu. Des gardes leur interdisent de repartir. Les biens de première consommation leur sont fournis par le propriétaire. Ils s'endettent, et ne pourront jamais rembourser. "Ils étaient dans un état redoutable quand nous sommes arrivés", raconte un policier intervenu sur la ferme Vale do Rio Verde en 2005. Il n'y avait pas de sanitaires. Les ouvriers travaillaient pieds nus. Huit mille sept cents de ces esclaves ont été repérés dans les Etats producteurs de soja. En 2004, l'armée est intervenue dans 236 fermes utilisant 6 075 travailleurs, dont 127 enfants. Bunge, Cargill et Amaggi étaient en affaires avec elles.

Pour mieux aider à l'expansion du soja, des entreprises comme la Cooper Amazon proposent des pesticides et des semences génétiquement modifiées. "La chaîne est en place : d'un côté, Monsanto, de l'autre, Cargill", accuse Edilberto Sena. Les pesticides ont déjà provoqué des ravages écologiques, le vent portant ceux que déversent les avions jusque dans les rivières. En 2005, une sécheresse terrible a frappé la région. Les poissons mouraient dans des flaques trop petites. Aujourd'hui, 20 % de la forêt brésilienne est morte. Même si un moratoire mis en place en 2006 a donné des résultats positifs (41 % de baisse de la déforestation en 2006-2007), 40 % de l'Amazonie pourraient avoir disparu d'ici vingt ans.

Le pire, ce pire qu'espèrent Marcello et Patricia, est peut-être encore à venir : l'explosion des biocarburants. Vingt millions d'automobilistes brésiliens utilisent déjà l'éthanol. Les voitures "flex-fuel", qui laissent le choix entre éthanol et essence, ont représenté près de 80 % des ventes de voitures en 2005. Six cents stations-service commercialisent déjà un "biodiesel", dans lequel on retrouve du soja. Où vont s'installer les plantations ? "Le Brésil sera l'Arabie saoudite du XXIe siècle", prophétisent certains. Jusqu'au désert ?

Le temps que vous lisiez cet article, une superficie correspondant à 75 terrains de football a été déforestée.

Voici l'adresse de l'article:

L'Amazonie asphyxiée par le soja
LE MONDE | 18.09.07

© Le Monde.fr


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A Amazônia asfixiada pela soja
Hubert Prolongeau e Béatrice Marie

Artigo publicado no Le Monde, “L’Amazonie asphyxiée par le soja” (19/09/2007).


O teco-teco decola. A floresta espalha-se a perder de vista, e a sua cabeça imensa envia a cabeleira rumo ao céu. A Amazônia. Pulmão do planeta. Floresta verde. De repente, uma clareira. A floresta trinca. Ferida. Arrasada. O pulmão tosse. A floresta se racha. Daí para frente, a paisagem é só desolação: troncos derrubados se amontoam no chão, as árvores mais resistentes expõem apenas um resto de cepo negro esfumaçado. A terra exibe na camada superior o arranhão mortal dos sulcos das plantações. Às vezes, um tronco de castanheira emerge deste mar de campos, solitário, incongruente. Um sobrevivente.

Será que o Pará vai ficar tão despojado quanto o seu vizinho Mato Grosso? Desde janeiro de 2003, quando Lula chegou ao poder, 70 000 km2 da floresta brasileira foram imolados para um dos seus mais ferozes inimigos, a soja. No inicio de 1980, era cultivada essencialmente nos Estados Unidos, que garantiam 90% da sua comercialização. Em 2003, as exportações reunidas do Brasil e da Argentina tomaram à dianteira. O imenso país do Lula tornou-se a pátria do novo ouro verde.

Três grandes firmas americanas pressentiram esse maná: ADM, Bunge e Cargill. Cargill construiu inclusive um porto em Santarém, terceira cidade amazonense. Completamente ilegal. Todos os meses, dois navios zarpam para a Europa levando, cada um, 90 000 toneladas. “A soja está devorando a Amazônia. Já não conheço mais minha cidade”, afirma Caetano Scanavino, membro da ONG Santé et Bonheur (“Saúde e Felicidade”).

Nas ruas de Santarém passam, por todos os cantos, enormes caminhões 4x4 dirigidos por gaúchos, vindos do sul do país. Depois de uma denúncia do Greenpeace, “Eating up the Amazon”, desencadeou-se uma onda de indignação, muitos carros colaram adesivos “Fora Greenpeace. A Amazônia é brasileira”. A tensão é palpável. Luis de Assunção, diretor da Cooper Amazon, empresa de adubos, não dissimula a sua ira: “Aqui, agora, é a guerra. A guerra fria”.

O governador do Mato Grosso, Blairo Maggi, dono da fábrica Maggi, é um dos maiores produtores de soja do mundo. Ergueu uma cidade inteira, Sapezal, somente para seus trabalhadores, construiu um porto em Itacoatiara para navios de grande calado, e, propõem-se a asfaltar às suas custas 770 km da BR163. Quando alguém pronuncia a palavra desflorestamento, Blairo Maggi ironiza e fala do tamanho da Amazônia afirmando que a cultura da soja é “benéfica”. Pelo menos era o que dizia quando ainda aceitava falar com jornalistas. Agora, todos estão suspeitos de serem “submarinos” do Greenpeace.

Retorno ao Pará. Como todos os domingos, há festa na fazenda Bela Terra, perto de Santarém. O cozinheiro assa espetos gigantescos. A cerveja jorra. Homens e mulheres, vestidos à vontade, sentados na mesa lado a lado. É um alvoroço festivo, uma reunião de clã. Um portão branco fecha a entrada, um cartaz indica a presença de dois cachorros bravos.

No meio da festa, os homens da soja dão gargalhadas, discutem negócios, demonstram solidariedade diante dos estrangeiros, a desconfiança é regra. Otalhio, 33 anos, é fornecedor de fertilizantes e adubos. Suas bochechas inchadas engolem enormes pedaços de carne. A mãe é brasileira, o pai uruguaio, e os dois vivem perto da fronteira, 5 000 km além. “É difícil para mim. Já não os vejo mais.” Ele enxuga uma lágrima e se enfeza: “Aqui nos tratam de gaúchos, bandidos e ladrões...” Com um gesto da mão decidido, ele mostra o chão: “O povo daqui não aproveita a terra. Eles só não se vão porque não podem. O que eles querem é ter televisão e ir para a cidade. Nós propomos a eles outra forma de vida.”

Tonio Antares, proprietário de alguns milhares de hectares, também reivindica o direito de massacrar o país. Baixo, de olhos vivos, de pele avermelhada por um Sol ao qual jamais se acostumará, está convencido de que traz consigo prosperidade e civilização. “O país pertence aos brasileiros. Vamos ajudar esta região a se desenvolver.”

Entretanto, quem aproveita desse desenvolvimento? Marcelo da Silva tem duas escavadeiras que aluga aos cultivadores em troca de uma porcentagem da colheita. De dezembro a abril, vive no Mato Grosso, de maio a agosto no Pará. O resto do tempo transporta a safra. Alto, corpulento e de olhos azuis, parece mais o cowboy do Molboro do que índio. Descortês, talvez, rápido ao beber cerveja, confia no seu signo. É claro que ele vai virar rico com a soja. A sua mulher, Patrícia, quer comprar terra. Muita terra. “Quando os americanos começarem a plantar cana de açúcar, nós vamos ganhar muito dinheiro.” Eles moram em Santarém e gostariam de ter filhos. O futuro deles é promissor.

Entretanto, poucos são os bem-sucedidos. O preço social pago para esta pequena planta é muito pesado. A Amazônia, desde a época da borracha até a construção da Transamazônica, foi povoada por sacadas, atraindo retirantes do Nordeste e de Minas Gerais, iludidos por promessas não cumpridas. Eles ocuparam terras, semearam, sem jamais obterem os títulos de propriedade. Desde então vegetam, prisioneiros do que se chama pudicamente “agricultura familiar”, e representam uma presa ideal para os sojeiros, cognominados “sujeiros” em Santarém.

Às margens da BR163 repete-se sempre a mesma história. Um dia chegam homens que pedem a esses pequenos cultivadores para irem embora, mostrando títulos de propriedade. De onde vêm esses documentos? Muitas vezes do INCRA (Instituo de Colonização e Reforma Agrária), onde vinga a corrupção que permite a compra de falsos certificados, que foram engavetados durante muito tempo. “Essa gente não tinha nenhuma noção de dinheiro”, explica o padre Edilberto Sena, incansável militante ecologista. “Eles venderam barato, e gastaram tudo. Agora estão desprovidos, e sem meios de subsistência.”

No quilômetro 38, Marlene Nascimento de Lima lamenta as terras perdidas. “Sofro muito quando passo diante da nossa casa. Só há campo onde quarenta famílias moravam antigamente...” No início, ele recusara vender. Mas os homens da soja compraram os terrenos em volta. Os insetos nocivos invadiram os campos ao redor, fugindo dos pesticidas. Quando os vizinhos se foram, ela acabou vendendo...

Também houve violência. Em Pacoval, em 2004, a duas horas de Santarém, vinte cinco casas foram queimadas. Em Corte Corda, mataram dois sindicalistas. Em Belterra, antiga capital da borracha, muita gente foi “obrigada” a ir embora... Em Santarém, Ivete bastos, presidente do sindicato dos trabalhadores da terra, surpreendeu um dia umas mulheres com gasolina diante da casa dela, prestes a pôr fogo... Um ex-legionário espanhol, proprietário de uma sala de ginástica de Santarém, gaba-se de executar missões de limpeza encomendadas pelos “fazendeiros”. Na periferia multiplicam-se as favelas de madeira em terrenos baldios...

Regularmente, a policia brasileira dá batidas nas grandes propriedades para libertar escravos. Estes são atraídos por promessas de bom pagamento. Mas quando chegam à floresta, o salário mingua. Os capangas fecham as saídas e os bens de primeira necessidade são vendidos pelos fazendeiros. Os coitados se endividam, sem jamais conseguirem pagar. “Estavam num estado miserável quando chegamos”, diz um policial que interveio na fazenda Vale do Rio Verde, em 2005. Não havia privadas. Os bóias-frias trabalhavam descalços. Oito mil e setecentos escravos como esses foram encontrados nos estados produtores de soja. Em 2004, o exército entrou em 236 fazendas que empregavam 6075 trabalhadores, dentre os quais 127 crianças. Bunge, Cargill e Amaggi eram clientes deles.

Para expandir a cultura da soja, empresas como a Cooper Amazon vendem pesticidas e sementes geneticamente modificadas. “A corrente é essa: numa ponta, Monsanto, na outra, Cargill”, acusa Edilberto Sena. Os pesticidas já provocaram desastres ecológicos, pois, os ventos levam para os rios o que os aviões espalham no ar. Em 2005, uma seca terrível assolou a região. Os peixes morriam em pequenas poças. Hoje, 20% da floresta brasileira já sumiu. A despeito do resultado positivo da lei de 2006 (que permitiu uma diminuição de 41% do desflorestamento), 40% da Amazônia poderá ter desaparecido nos próximos vinte anos.

O pior – esse pior que tanto esperam Marcelo e Patrícia – talvez seja o que está por vir: a explosão dos biocarburantes. Vinte milhões de automobilistas brasileiros já usam o álcool. Os carros “flex-fuel”, que permitem a escolha entre o álcool e a gasolina, já representavam quase 80% das vendas, em 2005. Hoje, seiscentos postos comercializam um “biodiesel”, feito a base de soja. Onde vão ser plantadas? “O Brasil será a Arábia saudita do século XXI”, profetizam alguns. Inclusive no deserto?

Enquanto você lia este artigo, uma área igual a 75 campos de futebol foi desflorestada.

vendredi 14 septembre 2007

Phrase du jour / frase do dia

Pas de guerre entre peuples; pas de paix entre classes.

Nenhuma guerra entre povos; nenhuma paz entre classes.

vendredi 7 septembre 2007

Une phrase de Balzac / Uma frase de Balzac

Phrase inspirée de Balzac:

"Viellir ne nous empêchera certainement pas de rire; mais cesser de rire, nous vieillira certainement."

Frase inspirada em Balzac:

"O fato de se envelhecer não impede de rir; mas se se deixar de rir, envelhece-se de fato."

jeudi 23 août 2007

L’Écuyer d’Henri le Navigateur

L’Écuyer d’Henri le Navigateur est un roman que je viens de publier aux Éditions l’Harmattan.
Sa trame se déroule au XVe siècle dans la cour de Dom Henrique, prince portugais dit Henri le Navigateur. Le plus prodigieux dans cette histoire est qu'elle est vraie : elle se base sur des chroniques médiévales dont certaines ne sont même pas transcrites en portugais moderne et restent donc inaccessibles à la plupart des gens. Quoi qu’il en soit, j’ai pris quelques libertés avec les faits historiques, comme il est habituel dans les romans.
Notons cependant, qu’une partie des ces événements est tombée dans l’oubli, y compris dans la mémoire portugaise. Ceci suscite des interrogations. Serait-ce que ce pan de l’histoire renvoie une image peu flatteuse de l’infant Dom Henrique, véritable icône en son pays ?
Le personnage principal, l’écuyer Raul Pimentel, est imaginaire. En 1415, il participe, sous le commandement du roi du Portugal, à la prise de Ceuta, cité musulmane du détroit de Gibraltar. Il y rencontre un négociant d’épices génois qui évoque la fabuleuse richesse de Tombouctou. Dom Henrique forme alors le dessein de prendre contact avec l’empereur du Mali, mais seule la mer permet de le faire sans traverser le territoire des Maures. Ainsi naît l’idée des grands périples maritimes du XVe siècle. Pour accomplir son projet, le prince fonde la fameuse « École de Sagres » et y fait venir le célèbre cartographe majorquin, le Juif converti de force Jafuda Cresques. Ce dernier est victime de persécutions lorsqu’il veut revenir à sa religion d’origine
La deuxième partie de ce roman est un récit d’aventures de Raul Pimentel sur la « Mer Ténébreuse », avec le passage du cap Bojador en 1434 (le plus grand exploit maritime de l’époque), la quête du Prêtre Jean, la découverte des côtes africaines et des îles atlantiques (Porto Santo, Madère et les Açores). Il est aussi fortement imprégné de deux thèmes qui font actuellement l’objet de débats passionnés, le fanatisme religieux et la traite des esclaves. Mais – surtout – il relate dans sa troisième et dernière partie un moment exceptionnel de l’histoire, celui du premier contact des Européens avec des peuples dont l’existence était jusque-là inconnue. Il s’agit ici d’un thème qui me hante depuis toujours : la première rencontre de deux civilisations complètement différentes qui s’ignorent totalement, celle de l’Europe chrétienne et celle de l’Afrique païenne ou en voie d’islamisation, avec plus spécialement les Guanches, les Azenègues, les Wolofs… Ces instants uniques sont décrits avec les yeux des voyageurs de l’époque.
Plus que les massacres chrétiens lors de la prise de Ceuta, plus que les persécutions religieuses au Moyen Age, c’est le marché d’esclaves capturés en Afrique, tenu pour la première fois en août 1444 sur le territoire européen, qui m’a décidé à écrire ce roman. Cette scène cruelle consignée dans les chroniques et montrant des hommes, des femmes et des enfants attachés et désespérés, m’a fait quitter l’espace aseptisé des lectures : elle porte en germe l’un des plus grands drames des siècles à venir, la traite des Noirs, qui a débuté au Portugal, sous l’égide du prince Dom Henrique, bien avant la découverte des Amériques.


NOTE : pour voir la couverture du livre et passer une commande :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=24197

lundi 20 août 2007

Canción de Rafael Amor / Chanson de Rafael Amor / Canção de Rafael Amor

* J'ai traduit en Français et en portugais le texte de la chanson "No me llames extranjero" de l'Uruguayen Rafael Amor: elle est un hymne à la tolérance.

* Traduzi o texto da canção "No me llames extranjero" do uruguaio Rafael Amor em francês e em português: é um hino à tolerância.

*Ci-dessus le texte original en espagnol, puis en français et en portugais. / Abaixo o texto original em espanhol, depois em francês e em português.

Écoutez la chanson ici / Ouça a canção aqui: http://br.youtube.com/watch?v=Mb_qyN-zTgc


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* No me llames extranjero
Rafael Amor

No me llames extranjero, por que haya nacido lejos,
O por que tenga otro nombre la tierra de donde vengo

No me llames extranjero, por que fue distinto el seno
O por que acunó mi infancia otro idioma de los cuentos,

No me llames extranjero si en el amor de una madre,
Tuvimos la misma luz en el canto y en el beso,
Con que nos sueñan iguales las madres contra su pecho.

No me llames extranjero, ni pienses de donde vengo,
Mejor saber donde vamos, adonde nos lleva el tiempo,

No me llames extranjero, por que tu pan y tu fuego,
Calman mi hambre y frío, y me cobije tu techo,

No me llames extranjero tu trigo es como mi trigo
Tu mano como la mía, tu fuego como mi fuego,
Y el hambre no avisa nunca, vive cambiando de dueño.
Y me llamas extranjero por que me trajo un camino,
Por que nací en otro pueblo, por que conozco otros mares,
Y zarpé un día de otro puerto, si siempre quedan iguales en el
Adiós los pañuelos, y las pupilas borrosas de los que dejamos
Lejos, los amigos que nos nombran y son iguales los besos
Y el amor de la que sueña con el día del regreso.

No me llames extranjero, traemos el mismo grito,
El mismo cansancio viejo que viene arrastrando el hombre
Desde el fondo de los tiempos, cuando no existían fronteras,
Antes que vinieran ellos, los que dividen y matan,
Los que roban los que mienten los que venden nuestros sueños
Los que inventaron un día, esta palabra, extranjero.

No me llames extranjero que es una palabra triste,
Que es una palabra helada huele a olvido y a destierro,

No me llames extranjero mira tu niño y el mio
Como corren de la mano hasta el final del sendero,

No me llames extranjero ellos no saben de idiomas
De límites ni banderas, míralos se van al cielo
Por una risa paloma que los reúne en el vuelo.

No me llames extranjero piensa en tu hermano y el mio
El cuerpo lleno de balas besando de muerte el suelo,
Ellos no eran extranjeros se conocían de siempre
Por la libertad eterna e igual de libres murieron

No me llames extranjero, mírame bien a los ojos,
Mucho más allá del odio, del egoísmo y el miedo,
Y verás que soy un hombre, no puedo ser extranjero.

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* Ne m’appelle pas étranger

Rafael Amor

Ne m'appelle pas étranger parce que je suis né en terre lointaine,
Ou parce que le pays d'où je viens porte un autre nom.

Ne m'appelle pas étranger parce qu'un autre sein m'a nourri
Ou parce que les histoires de mon enfance se disaient dans une autre langue.

Ne m'appelle pas étranger parce que l'amour d'une mère
Nous apporte à tous la même lumière par leurs chants et leurs caresses
Quand elles nous bercent serrés à leurs poitrines.

Ne m'appelle pas étranger, oublie d’où je viens.
Il vaut mieux penser où nous allons et où nous conduit le temps.

Ne m'appelle pas étranger parce que ton pain et ton feu
Calment ma faim et mon froid, et parce que ton toit m’abrite.

Ne m’appelle pas étranger. Ton blé est comme mon blé,
Ta main comme la mienne, ton feu comme mon feu,
Et la faim n’avertit jamais : elle change sans cesse de victime.
Tu m'appeles étranger parce que j’ai suivi ce chemin,
Parce que je suis né dans un autre pays, parce que j'ai connu d'autres océans
Et appareillé dans d’autres ports.
Les mouchoirs éventés pour se dire adieu sont pourtant les mêmes,
Comme sont les mêmes les yeux pleins de larmes de ceux que nous laissons,
les amis qui nous appellent, identiques les baisers
Et l’amour de celle qui rêve au jour de notre retour.

Ne m'appelle pas étranger. Nous portons le même cri,
Nous partageons la même vieille fatigue que nous traînons derrière nous
Depuis le début des temps. Quand les frontières n'existaient pas encore.
Bien avant la venue de ceux qui divisent et tuent,
De ceux qui vendent nos rêves,
De ceux qui inventèrent, un jour, ce mot : étranger.

Ne m'appelle pas étranger. C'est un mot triste,
Un mot froid qui évoque l'oubli et l’exil.

Ne m'appelle pas étranger. Regarde ton fils courir avec le mien,
Main dans la main, jusqu'au bout du chemin.

Ne m'appelle pas étranger parce qu'ils ne savent rien sur les langues,
Les frontières, les drapeaux. Regarde-les s’échapper dans le ciel
Dans une joie qui telle une colombe les réunit dans leur vol.

Ne m'appelle pas étranger. Pense à ton frère et au mien,
Le corps criblé de balles, embrassant mort le sol.
Ils n’étaient pas des étrangers : ils se connaissaient depuis toujours.
Ils sont morts libres pour l’éternelle liberté.

Ne m'appelle pas étranger. Regarde-moi dans les yeux,
Au-delà de la haine, de l'égoïsme et de la peur.
Tu verras que, moi aussi, je suis un être humain. Je ne peux pas être un étranger.

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* Não me chames estrangeiro

Rafael Amor

Não me chames estrangeiro, só porque nasci muito longe
Ou porque tem outro nome a terra de onde venho.

Não me chames estrangeiro porque foi diferente o seio,
Ou porque ouvi na infância outros contos noutras línguas.

Não me chames estrangeiro se no amor de uma mãe
Tivemos a mesma luz no canto e no idêntico beijo
Com os quais nos adormece a mãe contra o peito.

Não me chames estrangeiro, nem perguntes donde venho;
É melhor saber onde vamos e onde nos levará o tempo.

Não me chames estrangeiro, porque o teu pão e o teu fogo
Me acalmam a fome e o frio e me acolhe o teu teto.

Não me chames estrangeiro; teu trigo é como o meu trigo,
Tua mão é como a minha, o teu fogo como o meu fogo,
E a fome nunca avisa: vive a mudar de dono.
E me chamas estrangeiro porque me trouxe aqui o caminho,
Porque nasci em outro canto, porque conheço outros mares,
Porque zarpei um dia de outro porto. Mas são iguais no adeus
Os lenços acenados, os olhos borrados de lágrimas dos que deixamos,
Dos amigos que nos chamam, da moça que sonha com o dia do nosso regresso.

Não me chames estrangeiro, trazemos o mesmo grito,
O mesmo velho cansaço que arrasta o homem
Do fundo dos tempos, quando não existiam fronteiras,
Antes que apareçam os que dividem e matam,
Os que roubam, os que mentem, os que vendem os nossos sonhos,
Os que inventaram um dia esta palavra: estrangeiro.

Não me chames estrangeiro que é uma palavra triste.
É uma palavra gelada que fede esquecimento e desterro.

Não me chames estrangeiro. Olha como teu filho e o meu
Correm dando-se a mão até o fim do caminho.
Não me chames estrangeiro. Eles nada conhecem de idiomas,
De limites ou de bandeiras. Olha-os irem para o céu num riso
Que como uma pomba os reúne no vôo.

Não me chames estrangeiro. Pensa no teu irmão e no meu,
Com o corpo cheio de balas beijando morto o solo.
Eles não eram estrangeiros, pois, se conheciam desde sempre.
Pela eterna liberdade, e igualmente livre morreram.

Não me chames estrangeiro; olha-me nos olhos
Muito além do ódio, do egoísmo e do medo,
E verás que sou um homem, não posso ser estrangeiro.

samedi 18 août 2007

"Até cortar os próprios defeitos pode ser perigoso.
Nunca se sabe qual é o defeito que sustenta o nosso
edifício inteiro" Clarisse Lispector

Une autre nova historique ?

Par Arkan Simaan

Résumé : Cet article revient sur la question de la presque totale absence de novae dans les registres du monde occidental avant le XVIème siècle. Il évoque également un étrange phénomène en 1415 qui pourrait bien être l'observation d'une nova ignorée des astronomes.

Les novae et l’immuabilité du ciel

Qu'est-ce qu'une nova ? Á l’origine, en 1573, ce nom désignait une « nouvelle étoile ». Il vient du titre abrégé d’un livre de Tycho Brahe, De Nova Stella.
Comme la totalité des savants de son époque, Tycho ignorait que l’objet qu’il décrivait dans cet ouvrage n’était pas un nouvel astre dans le ciel, mais tout simplement une étoile jusqu’alors invisible à l’œil nu, et dont la luminosité avait augmenté soudainement. Au XXe siècle, Walter Baade et Fritz Zwicky forgeront le terme de supernova pour parler du même phénomène lorsqu’il est particulièrement violent. Une supernova peut en effet dégager en quelques heures l’équivalent de l’énergie émise par le soleil en 10 milliards d’années !
Sans entrer dans les explications scientifiques, je voudrais ici m’intéresser au seul aspect historique.
Lorsque Tycho Brahe découvrit en novembre 1572 l’existence d’une « nouvelle étoile », les érudits européens croyaient mordicus à l’immuabilité du ciel, fait qu’ils acceptaient sans discussion. Cette idée héritée de Pythagore, qui fut ensuite adoptée par Platon et Aristote, avait presque acquis le statut d’un dogme quand l’Église catholique s’en empara à l’instigation notamment de Thomas d’Aquin. Or, Aristote n'admettait de changements dans le ciel que pour les phénomènes atmosphériques, pluies, nuages, étoiles filantes etc., c'est-à-dire se passant dans l'air, donc dans ce qu’il appelait le monde sublunaire. Au-dessus, il faisait valoir que les phases de la lune et le mouvement erratique des planètes n’étaient pas des « changements » puisqu'ils étaient périodiques, donc prévisibles.
Il fallait du courage à Tycho Brahe pour évoquer une « nouvelle étoile ». En l’absence de cartes fiables et complètes du ciel, qui pouvait garantir qu’elle était vraiment nouvelle ? Combien d'astronomes n’auraient-ils pas préféré en attribuer l'image à une illusion d'optique plutôt que de courir le risque de se couvrir de ridicule ? Tycho attendit donc sa disparition en mars 1573 pour acquérir la certitude qu’il se passait quelque chose d’étrange, quelque chose qui contredisait formellement le dogme de l’immuabilité du ciel.
Il existe tout de même des témoignages antérieurs d'observations de novae. Selon Pline, Hipparque, au deuxième siècle avant notre ère, avait eu l’idée de préparer son catalogue après avoir découvert une « nouvelle étoile » dans la constellation du Scorpion. Il semble qu’aucun texte antérieur, babylonien ou grec, ne fait mention de ce genre d’astre. Il est vrai que les repérer n'est pas aisé si l'on ne dispose pas de bonnes cartes du ciel : c'était le cas à Babylone et en Grèce. D’ailleurs, dans le monde pré-télescopique, il a fallu attendre Tycho Brahe pour en avoir un relevé fiable : son Astronomiae instauratae progymnasmata (1602) contient un catalogue précis des 777 principales étoiles.

Les « novae historiques »

En revanche, on trouve en Orient des traces de novae bien antérieures à celle d’Hipparque. Ainsi, sur des carapaces de tortues découvertes près de Pékin en 1899 figurent des idéogrammes évoquant une nova au XIVe siècle avant notre ère dans la constellation du Scorpion. En outre, des chroniques chinoises bien postérieures indiquent qu'en 183 une étoile a brillé avec un éclat supérieur à celui de Sirius, sa lumière n'étant dépassée que par celles du soleil et de la lune. Localisée dans le Centaure, elle était donc visible à Alexandrie, qui était alors le centre des observations grecques. Il est incompréhensible qu’elle n’y ait pas été signalée. Continuons la liste des novae repérées en Orient : d’abord en l85 dans le Centaure, puis une deuxième en 393 dans le Scorpion, puis une autre encore en 827 toujours dans le Scorpion et, enfin, une en 1006 dans le Loup. Cette dernière n’avait d’autres rivales dans le ciel que le soleil et la lune : pendant quelques semaines, elle était probablement deux cent fois plus brillante que Vénus. En 1054, une « nouvelle étoile » rayonna dans le Taureau, donc parfaitement visible en Europe. En 1181, ce fut dans Cassiopée qu’une nova se manifesta pendant 6 mois. Malheureusement, cette dernière, potentiellement visible dans l’ensemble de l’hémisphère nord, était peu brillante : sans les Chinois et les Japonais, elle nous serait inconnue.
La première « étoile nouvelle » étudiée par un savant européen est celle de 1572, baptisée « Nova de Tycho Brahe ». Elle brilla dans Cassiopée pendant 16 mois. Puis, David Fabricius découvrit en 1596 une étoile inconnue d’éclat moyen dans la constellation de la Baleine. Enfin, dans le Serpentaire (ou Ophiucus), vint celle de 1604 surnommée « Nova de Kepler ».
L’apparition de la lunette en 1610 clôt la période des observations à l’œil nu et aussi celle des « Novae historiques » - c’est ainsi qu’on les appelle.

Les Novae et la mentalité occidentale jusqu’à la Renaissance

Comment se fait-il que les novae soient si peu nombreuses ? Est-ce un phénomène si rare ? Pas tellement. D’après certaines estimations, rien que pour notre galaxie, on devrait en voir au moins trois chaque année. Or, il n’en est rien, surtout à l’œil nu, ce qui était le cas des observations dans la période qui nous intéresse. Outre que le phénomène peut être caché par l’éclat d’une étoile plus brillante ou par les nuages de poussière qui parsèment l’espace sidéral, il doit avoir une intensité suffisante pour être remarqué. En plus de cela, compte tenu du mauvais temps, le phénomène doit durer assez longtemps pour permettre à la multiplication des observations. Ajoutons enfin qu’une partie seulement de ces événements est potentiellement apparente en Europe, certaines constellations n’étant visibles que dans l’hémisphère sud. Malgré toutes ces limitations, peut-on admettre que, pendant des siècles, aucune conjonction favorable ne se soit produite pour les Européens ? Impossible, plus particulièrement pour la nova de 1006 qui atteignit un éclat exceptionnel. D’ailleurs, en dépit de sa localisation méridionale, elle n’avait pas échappé à la surveillance des astronomes Chinois, Japonais et Arabes. Il est en outre étonnant qu’elle n’ait pas été regardée avec effroi car elle survenait tout près de l’an Mil. Comment donc justifier cet aveuglement ? Une seule explication, le refus des Européens de la voir : cette nova qui se manifesta pendant trois ans était parfaitement visible d’Italie, d’Espagne et de Provence. Il semblerait toutefois que deux monastères aient consigné dans leurs chroniques une « étoile brillante ». Sans plus.

Une nova inconnue ?

Je me demande s’il ne faudrait pas allonger la liste des novae historiques pour y inclure un phénomène survenu au XVe siècle. En effet, en faisant des recherches sur le prince portugais, l’infant Henri le Navigateur, en vue d’écrire un roman (*L’Écuyer d’Henri le Navigateur, Harmattan, 2007) je suis tombé sur un étrange paragraphe d’un chroniqueur portugais, Gomes Eanes de Zurara (**Chronica del Rey D. Ioam I de boa memória). Pour bien l’appréhender, il faudrait comprendre son contexte : en 1415, Dom João I, roi du Portugal et Maître d’Aviz, investit la cité musulmane de Ceuta. Son but : transformer une mosquée en église pour y adouber chevaliers trois infants dont le célèbre Henri le Navigateur, l’initiateur des grandes navigations européennes sur la « Mer ténébreuse ». Voici le paragraphe en question :

« (…) Au moment où ils [les Maures de Ceuta] fêtaient Ramadan (…), [Alors que] la lune était aux trois quarts dans l’obscurité, apparut à sa proximité (…) une étoile plus grande et plus resplendissante que n’importe laquelle de ces mille vingt deux étoiles du ciel auxquelles les astrologues accordent de l’importance. Cette étoile demeura ainsi toute la durée de la circulation de la lune, ce qui a suscité l’inquiétude »

Faut-il y voir une nova ?

Uma outra Nova histórica?

por Arkan SIMAAN

Resumo: Este artigo discute as razões da ausência quase total de novas nos registros do mundo ocidental antes do século XVI. Ele trata também de um estranho fenômeno ocorrido, em 1415, que poderia ser uma nova, até hoje ignorada pelos astrônomos.

As novas e a imutabilidade do céu

O que é uma nova? Em 1573, este nome designava uma “nova estrela”. Ele vem da abreviação do título de um livro de Tycho Brahe, “De Nova Stella”.
Como todos os cientistas da sua época, Tycho não sabia que o objeto descrito na obra não era um novo astro, mas simplesmente uma estrela até então invisível a olho nu, e cuja luminosidade havia repentinamente aumentado. No século XX, Walter Baade e Fritz Zwicky criarão o termo supernova para falar do mesmo fenômeno caso ele seja particularmente violento. Uma supernova pode libertar em algumas horas o equivalente energético emitido pelo Sol em 10 bilhões de anos!
Sem entrar nas explicações científicas, vou me limitar aqui ao aspecto histórico.
Quando Tycho Brahe descobriu, em novembro de 1572, a existência de uma “nova estrela”, os eruditos europeus acreditavam ferrenhamente na imutabilidade do céu, fato que aceitavam sem discussão. Essa idéia herdada de Pitágoras – adotada depois por Platão e Aristóteles – tinha quase adquirido o estatuto de dogma quando a Igreja Católica, instigada por Tomas de Aquino, dela se apodera.
Ora, as únicas mudanças que Aristóteles admitia no céu eram as atmosféricas – chuvas, nuvens, estrelas cadentes etc. Em outras palavras, eram as que ocorriam no ar, quer dizer, no que ele chamava mundo sublunar. Acima, ele negava que as fases da Lua e o movimento desordenado dos planetas fossem “mudanças” porque eram periódicos e, conseqüentemente, previsíveis.
Tycho precisava ter muita coragem para assinalar uma “nova estrela”. Sem mapas fiáveis e completos do céu, quem poderia garantir-lhe que ela era realmente nova? Quantos astrônomos não teriam preferido atribuir a imagem a uma ilusão de ótica para não correr o risco de ser ridículo? Tycho esperou então o desaparecimento da estrela, em março de 1573, para ter certeza que realmente havia se passado algo estranho, algo que contradizia formalmente o dogma da imutabilidade do céu.

As “novas históricas”

De qualquer modo, existem evidências de aparecimentos anteriores de novas. Plínio afirma que Hiparco, no século II antes da nossa era, havia tido a idéia de confeccionar um catálogo do céu quando avistou uma “nova estrela” na Constelação do Escorpião. Parece que não há textos anteriores a este, babilônio ou grego, mencionando este tipo de astro. Na verdade, é difícil reconhecê-los sem bons mapas do céu: tal era o caso na Babilônia e na Grécia. Aliás, no mundo pré-telescópio, foi preciso esperar a vinda de Tycho para ter-se um compêndio correto do céu: o Astronomiae instauratae progymnasmata (1602) contém efetivamente um catálogo preciso das 777 principais estrelas.
No entanto, no Oriente, há indícios de novas muito anteriores à de Hiparco. Assim, certos cascos de tartarugas descobertos perto de Pequim, em 1899, mostram ideogramas figurando uma nova na Constelação do Escorpião, no século XIV antes da nossa era. Além disso, algumas crônicas chinesas posteriores ao nascimento do Cristo indicam que em 183 uma estrela brilhou mais do que Sirius: o fulgor dela era apenas inferior aos do Sol e da Lua. Localizada no Centauro, ela era então perfeitamente visível em Alexandria, centro, naquela época, das observações gregas. É, pois, incompreensível que não tenha sido citada. Continuemos a lista das novas assinaladas no Oriente. Primeiramente, em 185, no Centauro. Depois, em 393, no Escorpião, em seguida, em 827, uma outra no Escorpião e, enfim, uma, em 1006, no Lobo. As únicas rivais desta última eram o Sol e a Lua: durante várias semanas seu esplendor teria ultrapassado o de Vênus em mais de duzentas vezes. Em 1054, uma “nova estrela” irradiou no Touro, perfeitamente visível na Europa. Em 1181, foi na Cassiopéia que uma outra se manifestou durante seis meses, potencialmente visível na totalidade do hemisfério norte. Infelizmente, brilhava pouco: sem os chineses e os japoneses ela nos teria sido completamente desconhecida.
A primeira “estrela nova” estudada por um sábio europeu foi a de 1572, batizada “Nova de Tycho Brahe”. Brilhou 16 meses na Cassiopéia . Em seguida, David Fabricius achou uma “estrela desconhecida” de brilho médio na Constelação da Baleia. Por fim, veio a de 1604 no Serpentário (ou Ophiucus), denominada “Nova de Kepler”.
O advento da luneta, em 1610, encerra o período das observações a olho nu, e, também, o das “novas históricas” – como foram chamadas .

As novas e a mentalidade ocidental até o Renascimento

Como é possível que haja tão poucas novas? Será um fenômeno tão raro? Não. De acordo com certas estimativas, apenas na nossa galáxia deveriam ocorrer no mínimo três por ano. Ora, não se constata isso, principalmente a olho nu, o que é o caso das observações no período que nos interessa. Além de poder ser ocultado pelo fulgor de uma estrela mais brilhante, ou por nebulosas de poeira no espaço sideral, o fenômeno deve ter uma luminosidade suficiente para ser percebido. Considerando-se o mau tempo, o evento deve além disso durar o suficiente para permitir a multiplicação das observações. Acrescentemos, enfim, que nem todas as novas são potencialmente aparentes na Europa, pois certas constelações se manifestam apenas no hemisfério sul.
Apesar de todas estas limitações, seria concebível pensar que, durante tantos séculos, não houve nenhuma conjunção favorável para os europeus? Impossível, especialmente no que tange a nova de 1006 cuja luminosidade foi excepcional. Aliás, apesar de sua localização meridional, não escapou à vigilância dos astrônomos chineses, japoneses e árabes. Também é surpreendente que, tão próxima do ano Mil, ela não tenha criado pânico.
Como então justificar esta cegueira dos europeus? Uma só explicação: eles se negavam a ver. A nova de 1006 manifestou-se durante três anos e era perfeitamente visível na Itália, na Espanha e na Provença. A bem da verdade, deve-se dizer que dois monastérios notaram em suas crônicas uma “estrela brilhante”. Nada mais.

Uma nova desconhecida?

Eu me pergunto se não se deveria incluir um acontecimento do século XV na lista das novas históricas. Quando estava pesquisando para escrever um romance sobre o Infante Dom Henrique, o Navegador, encontrei um estranho parágrafo numa crônica portuguesa da época (*“L’Écuyer d’Henri le Navigateur”, Harmattan, 2007). Para bem interpretá-lo, deve-se compreender seu contexto histórico. Em 1415, Dom João I, rei de Portugal e Mestre de Avis, investiu a cidadela muçulmana de Ceuta a fim de consagrar uma mesquita em igreja, com o intuito de elevar ao grau de cavaleiro três de seus infantes, entre os quais o célebre Dom Henrique, dito o Navegador, iniciador das grandes expedições marítimas no “mar tenebroso”. Eis o parágrafo:

“(Quando os mouros) tiveram seu Ramadã (… E quando) a Lua estava aos três quartos na obscuridade, apareceu uma estrela maior e de mais esplendor do que qualquer uma das outras mil e vinte duas estrelas às quais os astrólogos dão importância. Ela ficou assim durante toda circulação da lua, e a sua vista trouxe muita inquietude.” (Gomes Eanes de Zurara, Chronica del Rey D. Ioam I de boa memória)

Não será uma nova?

mercredi 15 août 2007

Israël doit changer s'il ne veut pas disparaître

J’arrive à l’instant d’un voyage aux camps nazis d’extermination d’Auswitch et de Birkenau, d’où je reviens moralement traumatisé. Comment une telle barbarie a-t-elle été possible ? Aujourd’hui même je tombe sur cet article, avec lequel je suis en parfait accord, dont je donne la traduction. Extrait du blog do bourdoukan:http://blogdobourdoukan.blogspot.com/

“Survivants de l’Holocauste dans la misère en Israël »

« Toutes les nuits, ils sont réveillés par des cauchemars. Ils ont 14 fois plus de cancers que le reste de la population, et plus de fractures en raison de la mauvaise nutrition dans le passé. Maintenant qu’ils ont besoin d’aide, ils ne trouvent personne à qui s’adresser. »
D’ailleurs, qui sont-ils ?
Très simple. Ce sont les survivants de l’Holocauste vivant en Israël et qui s’indignent de l’abandon auquel les a relégués le gouvernement israélien.
Dubi Arbel, directeur d’une des organisations de survivants, est l’auteur de cette citation. Il dit que ses adhérents sont las d’être abandonnés et ignorés. Il a considéré comme une insulte l’offre gouvernementale d’une aide hebdomadaire d’environ 20 dollars US (l’équivalent de 16 €).
Les survivants qui se plaignent de difficultés pour payer les soins médicaux assurent qu’ils n’ont parfois même pas le moyen d’acheter leur nourriture. Ils menacent : si le gouvernement ne les aide pas, ils porteront à la prochaine manifestation « les symboles de la période nazi comme l’étoile jaune et leurs vêtements de prisonniers ». Ils la nommeront « Marche pour la Vie ».

Le ministre Yitzhak Herzog a condamné cette menace comme « une insulte à la mémoire collective de l’Holocauste ».
Selon la BBC, l’Holocauste est fréquemment cité comme l’une des raisons pour justifier l’existence d’un état juif.
Le plus tragique est qu’Israël va recevoir 30 milliards de dollars d’aide des USA, mais qu’il compte les utiliser pour l’achat d’armes.
Dans un pays où le chômage dépasse 10% de la population active et que 20% de celle-ci se trouve en dessous du seuil de la pauvreté, il est scandaleux que le gouvernement doive dépenser 30 milliards en armements.
N’aurait-il pas été préférable qu’Israël abandonne son arrogance et accepte de s’asseoir à la table de négociation afin de trouver un accord de paix avec ses voisins ? »

Israel deve mudar se não quiser acabar

Acabo de visitar os campos de exterminação nazistas de Auswitch e Birkenau, dos quais voltei para casa moralmente traumatizado. Como foi possível tal barbaridade? Hoje mesmo encontrei este artigo que reproduzo, com o qual concordo perfeitamente. Ele foi extraído do http://blogdobourdoukan.blogspot.com/.

“Sobreviventes do Holocausto passam miséria em Israel

“Eles acordam todas as noites com pesadelos. Eles têm câncer 14 vezes mais do que a população em geral. Eles têm fraturas ósseas por causa da má nutrição no passado.
E agora eles precisam de ajuda, mas não há ninguém a quem recorrer”.

Mas quem são eles, afinal?
Simples. Eles são sobreviventes do Holocausto, vivem em Israel e estão indignados com o abandono a que foram relegados pelo governo israelense.

Dubi Arbel, diretor de uma das organizações de sobreviventes, e autor das citações acima,disse que os manifestantes já estão cansados de ser ignorados. Considerou um insulto a oferta do governo para um auxílio semanal equivalente a US$ 20 (cerca de R$ 37,60).

Os sobreviventes dizem ter dificuldades para pagar tratamentos médicos e, em alguns casos, até para comprar alimentos. E ameaçam: se o governo não os socorrer, na próxima manifestação pretendem “usar símbolos do período nazista como roupas de prisioneiros e estrelas amarelas”. E vão denominar a manifestação de “Marcha da Vida”.

O ministro Yitzhak Herzog considerou tal atitude “um insulto à memória coletiva do Holocausto”.

De acordo com a BBC, o Holocausto é freqüentemente citado como uma das razões para justificar a existência de um Estado judaico

O trágico é que o governo de Israel vai receber 30 bilhões de dólares em ajuda dos Estados Unidos, mas só poderá utilizar esse dinheiro para a compra de armamentos.

Para um país onde o desemprego supera os 10 por cento e com mais de 20 por cento da população vivendo abaixo da linha da pobreza, não deixa de ser brutal ser obrigado a gastar 30 bilhões de dólares em armamento.

Não seria melhor se os governantes de Israel abandonassem a soberba e aceitassem sentar à mesa de negociações em busca de um acordo de paz definitivo com seus vizinhos?”

samedi 4 août 2007

Bon anniversaire à Futura-Sciences

Si vous êtes à la recherche d’informations scientifiques fiables et de haute tenue, vous devez vous adresser au site de Futura-Sciences : http://www.futura-sciences.com/

Animé par des bénévoles dévoués à la diffusion de la connaissance scientifique, il renseigne de la biologie à l’astronomie en passant par les mathématiques, la physique, la chimie, l’informatique, etc. Il n’y a aucun domaine de la science qui ne soit traité avec rigueur. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la liste des collaborateurs disposant d’une « carte blanche » sur le site. Ils sont tous bénévoles. Pouvait-il en être autrement quand on veut traiter une information de manière indépendante ?
Futura-Sciences qui fête actuellement ses six ans connut de nombreux moments de gloire, parmi lesquels le passage de Vénus le 8 juin 2004. Lors de cet événement exceptionnel, cette équipe de jeunes enthousiastes réussit à capter un nombre impressionnant de connexions. Avec de faibles moyens, Futura-Sciences a rivalisé avec les sites les plus prestigieux, notamment ceux de l’ESO et de l’Observatoire de Paris. Un travail pédagogique, à la fois interdisciplinaire et transfrontalier, a pu être réalisé grâce à Futura. Jusqu’aujourd’hui, je rencontre d’ anciens élèves qui s'en souviennent car ils ont établi des liens d’amitié à l’autre bout du monde. En cette période de fanatisme, Futura a ainsi contribué à la fraternité des jeunes autour du ciel… le ciel de la science, bien entendu. Espérons que Futura-Sciences sera toujours au rendez-vous le 5-6 juin 2012. Si on rate ce transit, il faudra s’armer de patience car le prochain sera … le 10 décembre 2117!
Arkan Simaan

Viva Babel

Você ainda não sabe quem é José Pepe Velho? Então acesse imediatamente o blog da minha amiga Elizabeth Lorenzotti:
http://vivababel.blogspot.com/

O título, VIVA BABEL, homenageia Pepe Velo, uma das pessoas mais extraordinária que conheci. Poeta, professor e revolucionário galego ele criou este lema e viveu por ele. Viver junto é o tema deste século. Tolerância deve ser o mote universal. Ele dizia: "Em língua galega se diz, ou melhor, se sentencia: ‘Un é nengum’- (‘Um é nenhum’)". Acrescentaríamos que às vezes um é até menos que nenhum, porque uns há que não só diminuem, como até negam

Blog do Bourdoukan

Eis um blog em português para informações inexistentes em outros sites.
Blog do Bourdoukan: http://blogdobourdoukan.blogspot.com/

Conteúdo do "L'écuyer d'Henri le Navigateur"

O enredo do meu romance publicado em francês (Harmattan, 2007), “L’écuyer d’Henri le Navigateur”, se passa na corte do Infante Dom Henrique, o Navegador. O personagem central, o escudeiro Raul Pimentel, é fictício. Mas o livro não parece ser ficção porque está baseado em crônicas medievais, dentre as quais destacam-se as de Gomes Eanes de Zurara, de Mateus Pisano, de Luís Cadamosto, Rui de Pina, etc. De qualquer modo, foram tomadas algumas liberdades com os fatos históricos, como é natural em romances.
Assim, Raul Pimentel entra ao serviço do Infante em 1415, pouco antes da tomada de Ceuta. Através dele, o leitor pode ver como o rei de Portugal, Dom João I, preparou secretamente esta expedição, como foi ocupada a cidade até a sangrenta batalha para a retomada da cidadela em 1418-1419, onde os mouros foram definitivamente derrotados pelas tropas comandadas pelos infantes Dom Henrique e Dom João.
De retorno a Portugal, Dom Henrique começa sua aventura marítima: as descobertas de Porto Santo e da Madeira coroaram-lhe o esforço. Ele convida então para Sagres o célebre cartógrafo judeu majorquino, Jafuda Cresques, que havia sido batizado à força, em 1391, como Jaume Ribes.
Por intermediário das peripécias de Raul Pimentel, o leitor percebe as duas razões principais que levaram o infante a enviar marinheiros pelo “mar tenebroso”: tomar contacto com o imperador do Mali em Tumbuctu e buscar o Preste João. Segue-se a colonização da Madeira por João Gonçalves Zarco (do qual é feita uma biografia, que talvez seja a primeira de um personagem tão ilustre da história portuguesa), a exploração da costa africana, a passagem do cabo Bojador por Gil Eanes, etc. No final, o livro relata um evento excepcional: o encontro de duas civilizações que até então se ignoravam completamente: primeiramente, os cristãos portugueses e os muçulmanos Azenegues e, em segundo lugar, os mesmos cristãos e os Wolofs em processo de islamização. Nesse contexto começaram as razias de escravos, particularmente em Arguim. As últimas páginas do romance descrevem a terrível cena do mercado de escravos em Lagos. Este trecho é diretamente inspirado da crônica de Gomes Eanes de Zurara.

mardi 31 juillet 2007

L'ÉCUYER D'HENRI LE NAVIGATEUR


Ce roman, fondé sur des chroniques médiévales, se déroule au XVe siècle autour d'une véritable icône de l'histoire du Portugal, l'infant Henri le Navigateur. Son écuyer c'est Raul Pimentel, qui part à l'aventure sur la "Mer ténébreuse": il nous fait participer au passage du cap Bojador en 1434 (le plus grand exploit maritime de l'époque), à la quête du Prêtre Jean, à la découverte des îles atlantiques et de la côte africaine. Sur fond de fanatisme religieux et de razzia d'esclaves, nous assistons au premier contact des européens avec des peuples jusque-là complètement inconnus.

Pour commander:
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=24197