jeudi 23 août 2007

L’Écuyer d’Henri le Navigateur

L’Écuyer d’Henri le Navigateur est un roman que je viens de publier aux Éditions l’Harmattan.
Sa trame se déroule au XVe siècle dans la cour de Dom Henrique, prince portugais dit Henri le Navigateur. Le plus prodigieux dans cette histoire est qu'elle est vraie : elle se base sur des chroniques médiévales dont certaines ne sont même pas transcrites en portugais moderne et restent donc inaccessibles à la plupart des gens. Quoi qu’il en soit, j’ai pris quelques libertés avec les faits historiques, comme il est habituel dans les romans.
Notons cependant, qu’une partie des ces événements est tombée dans l’oubli, y compris dans la mémoire portugaise. Ceci suscite des interrogations. Serait-ce que ce pan de l’histoire renvoie une image peu flatteuse de l’infant Dom Henrique, véritable icône en son pays ?
Le personnage principal, l’écuyer Raul Pimentel, est imaginaire. En 1415, il participe, sous le commandement du roi du Portugal, à la prise de Ceuta, cité musulmane du détroit de Gibraltar. Il y rencontre un négociant d’épices génois qui évoque la fabuleuse richesse de Tombouctou. Dom Henrique forme alors le dessein de prendre contact avec l’empereur du Mali, mais seule la mer permet de le faire sans traverser le territoire des Maures. Ainsi naît l’idée des grands périples maritimes du XVe siècle. Pour accomplir son projet, le prince fonde la fameuse « École de Sagres » et y fait venir le célèbre cartographe majorquin, le Juif converti de force Jafuda Cresques. Ce dernier est victime de persécutions lorsqu’il veut revenir à sa religion d’origine
La deuxième partie de ce roman est un récit d’aventures de Raul Pimentel sur la « Mer Ténébreuse », avec le passage du cap Bojador en 1434 (le plus grand exploit maritime de l’époque), la quête du Prêtre Jean, la découverte des côtes africaines et des îles atlantiques (Porto Santo, Madère et les Açores). Il est aussi fortement imprégné de deux thèmes qui font actuellement l’objet de débats passionnés, le fanatisme religieux et la traite des esclaves. Mais – surtout – il relate dans sa troisième et dernière partie un moment exceptionnel de l’histoire, celui du premier contact des Européens avec des peuples dont l’existence était jusque-là inconnue. Il s’agit ici d’un thème qui me hante depuis toujours : la première rencontre de deux civilisations complètement différentes qui s’ignorent totalement, celle de l’Europe chrétienne et celle de l’Afrique païenne ou en voie d’islamisation, avec plus spécialement les Guanches, les Azenègues, les Wolofs… Ces instants uniques sont décrits avec les yeux des voyageurs de l’époque.
Plus que les massacres chrétiens lors de la prise de Ceuta, plus que les persécutions religieuses au Moyen Age, c’est le marché d’esclaves capturés en Afrique, tenu pour la première fois en août 1444 sur le territoire européen, qui m’a décidé à écrire ce roman. Cette scène cruelle consignée dans les chroniques et montrant des hommes, des femmes et des enfants attachés et désespérés, m’a fait quitter l’espace aseptisé des lectures : elle porte en germe l’un des plus grands drames des siècles à venir, la traite des Noirs, qui a débuté au Portugal, sous l’égide du prince Dom Henrique, bien avant la découverte des Amériques.


NOTE : pour voir la couverture du livre et passer une commande :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=24197

lundi 20 août 2007

Canción de Rafael Amor / Chanson de Rafael Amor / Canção de Rafael Amor

* J'ai traduit en Français et en portugais le texte de la chanson "No me llames extranjero" de l'Uruguayen Rafael Amor: elle est un hymne à la tolérance.

* Traduzi o texto da canção "No me llames extranjero" do uruguaio Rafael Amor em francês e em português: é um hino à tolerância.

*Ci-dessus le texte original en espagnol, puis en français et en portugais. / Abaixo o texto original em espanhol, depois em francês e em português.

Écoutez la chanson ici / Ouça a canção aqui: http://br.youtube.com/watch?v=Mb_qyN-zTgc


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* No me llames extranjero
Rafael Amor

No me llames extranjero, por que haya nacido lejos,
O por que tenga otro nombre la tierra de donde vengo

No me llames extranjero, por que fue distinto el seno
O por que acunó mi infancia otro idioma de los cuentos,

No me llames extranjero si en el amor de una madre,
Tuvimos la misma luz en el canto y en el beso,
Con que nos sueñan iguales las madres contra su pecho.

No me llames extranjero, ni pienses de donde vengo,
Mejor saber donde vamos, adonde nos lleva el tiempo,

No me llames extranjero, por que tu pan y tu fuego,
Calman mi hambre y frío, y me cobije tu techo,

No me llames extranjero tu trigo es como mi trigo
Tu mano como la mía, tu fuego como mi fuego,
Y el hambre no avisa nunca, vive cambiando de dueño.
Y me llamas extranjero por que me trajo un camino,
Por que nací en otro pueblo, por que conozco otros mares,
Y zarpé un día de otro puerto, si siempre quedan iguales en el
Adiós los pañuelos, y las pupilas borrosas de los que dejamos
Lejos, los amigos que nos nombran y son iguales los besos
Y el amor de la que sueña con el día del regreso.

No me llames extranjero, traemos el mismo grito,
El mismo cansancio viejo que viene arrastrando el hombre
Desde el fondo de los tiempos, cuando no existían fronteras,
Antes que vinieran ellos, los que dividen y matan,
Los que roban los que mienten los que venden nuestros sueños
Los que inventaron un día, esta palabra, extranjero.

No me llames extranjero que es una palabra triste,
Que es una palabra helada huele a olvido y a destierro,

No me llames extranjero mira tu niño y el mio
Como corren de la mano hasta el final del sendero,

No me llames extranjero ellos no saben de idiomas
De límites ni banderas, míralos se van al cielo
Por una risa paloma que los reúne en el vuelo.

No me llames extranjero piensa en tu hermano y el mio
El cuerpo lleno de balas besando de muerte el suelo,
Ellos no eran extranjeros se conocían de siempre
Por la libertad eterna e igual de libres murieron

No me llames extranjero, mírame bien a los ojos,
Mucho más allá del odio, del egoísmo y el miedo,
Y verás que soy un hombre, no puedo ser extranjero.

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* Ne m’appelle pas étranger

Rafael Amor

Ne m'appelle pas étranger parce que je suis né en terre lointaine,
Ou parce que le pays d'où je viens porte un autre nom.

Ne m'appelle pas étranger parce qu'un autre sein m'a nourri
Ou parce que les histoires de mon enfance se disaient dans une autre langue.

Ne m'appelle pas étranger parce que l'amour d'une mère
Nous apporte à tous la même lumière par leurs chants et leurs caresses
Quand elles nous bercent serrés à leurs poitrines.

Ne m'appelle pas étranger, oublie d’où je viens.
Il vaut mieux penser où nous allons et où nous conduit le temps.

Ne m'appelle pas étranger parce que ton pain et ton feu
Calment ma faim et mon froid, et parce que ton toit m’abrite.

Ne m’appelle pas étranger. Ton blé est comme mon blé,
Ta main comme la mienne, ton feu comme mon feu,
Et la faim n’avertit jamais : elle change sans cesse de victime.
Tu m'appeles étranger parce que j’ai suivi ce chemin,
Parce que je suis né dans un autre pays, parce que j'ai connu d'autres océans
Et appareillé dans d’autres ports.
Les mouchoirs éventés pour se dire adieu sont pourtant les mêmes,
Comme sont les mêmes les yeux pleins de larmes de ceux que nous laissons,
les amis qui nous appellent, identiques les baisers
Et l’amour de celle qui rêve au jour de notre retour.

Ne m'appelle pas étranger. Nous portons le même cri,
Nous partageons la même vieille fatigue que nous traînons derrière nous
Depuis le début des temps. Quand les frontières n'existaient pas encore.
Bien avant la venue de ceux qui divisent et tuent,
De ceux qui vendent nos rêves,
De ceux qui inventèrent, un jour, ce mot : étranger.

Ne m'appelle pas étranger. C'est un mot triste,
Un mot froid qui évoque l'oubli et l’exil.

Ne m'appelle pas étranger. Regarde ton fils courir avec le mien,
Main dans la main, jusqu'au bout du chemin.

Ne m'appelle pas étranger parce qu'ils ne savent rien sur les langues,
Les frontières, les drapeaux. Regarde-les s’échapper dans le ciel
Dans une joie qui telle une colombe les réunit dans leur vol.

Ne m'appelle pas étranger. Pense à ton frère et au mien,
Le corps criblé de balles, embrassant mort le sol.
Ils n’étaient pas des étrangers : ils se connaissaient depuis toujours.
Ils sont morts libres pour l’éternelle liberté.

Ne m'appelle pas étranger. Regarde-moi dans les yeux,
Au-delà de la haine, de l'égoïsme et de la peur.
Tu verras que, moi aussi, je suis un être humain. Je ne peux pas être un étranger.

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* Não me chames estrangeiro

Rafael Amor

Não me chames estrangeiro, só porque nasci muito longe
Ou porque tem outro nome a terra de onde venho.

Não me chames estrangeiro porque foi diferente o seio,
Ou porque ouvi na infância outros contos noutras línguas.

Não me chames estrangeiro se no amor de uma mãe
Tivemos a mesma luz no canto e no idêntico beijo
Com os quais nos adormece a mãe contra o peito.

Não me chames estrangeiro, nem perguntes donde venho;
É melhor saber onde vamos e onde nos levará o tempo.

Não me chames estrangeiro, porque o teu pão e o teu fogo
Me acalmam a fome e o frio e me acolhe o teu teto.

Não me chames estrangeiro; teu trigo é como o meu trigo,
Tua mão é como a minha, o teu fogo como o meu fogo,
E a fome nunca avisa: vive a mudar de dono.
E me chamas estrangeiro porque me trouxe aqui o caminho,
Porque nasci em outro canto, porque conheço outros mares,
Porque zarpei um dia de outro porto. Mas são iguais no adeus
Os lenços acenados, os olhos borrados de lágrimas dos que deixamos,
Dos amigos que nos chamam, da moça que sonha com o dia do nosso regresso.

Não me chames estrangeiro, trazemos o mesmo grito,
O mesmo velho cansaço que arrasta o homem
Do fundo dos tempos, quando não existiam fronteiras,
Antes que apareçam os que dividem e matam,
Os que roubam, os que mentem, os que vendem os nossos sonhos,
Os que inventaram um dia esta palavra: estrangeiro.

Não me chames estrangeiro que é uma palavra triste.
É uma palavra gelada que fede esquecimento e desterro.

Não me chames estrangeiro. Olha como teu filho e o meu
Correm dando-se a mão até o fim do caminho.
Não me chames estrangeiro. Eles nada conhecem de idiomas,
De limites ou de bandeiras. Olha-os irem para o céu num riso
Que como uma pomba os reúne no vôo.

Não me chames estrangeiro. Pensa no teu irmão e no meu,
Com o corpo cheio de balas beijando morto o solo.
Eles não eram estrangeiros, pois, se conheciam desde sempre.
Pela eterna liberdade, e igualmente livre morreram.

Não me chames estrangeiro; olha-me nos olhos
Muito além do ódio, do egoísmo e do medo,
E verás que sou um homem, não posso ser estrangeiro.

samedi 18 août 2007

"Até cortar os próprios defeitos pode ser perigoso.
Nunca se sabe qual é o defeito que sustenta o nosso
edifício inteiro" Clarisse Lispector

Une autre nova historique ?

Par Arkan Simaan

Résumé : Cet article revient sur la question de la presque totale absence de novae dans les registres du monde occidental avant le XVIème siècle. Il évoque également un étrange phénomène en 1415 qui pourrait bien être l'observation d'une nova ignorée des astronomes.

Les novae et l’immuabilité du ciel

Qu'est-ce qu'une nova ? Á l’origine, en 1573, ce nom désignait une « nouvelle étoile ». Il vient du titre abrégé d’un livre de Tycho Brahe, De Nova Stella.
Comme la totalité des savants de son époque, Tycho ignorait que l’objet qu’il décrivait dans cet ouvrage n’était pas un nouvel astre dans le ciel, mais tout simplement une étoile jusqu’alors invisible à l’œil nu, et dont la luminosité avait augmenté soudainement. Au XXe siècle, Walter Baade et Fritz Zwicky forgeront le terme de supernova pour parler du même phénomène lorsqu’il est particulièrement violent. Une supernova peut en effet dégager en quelques heures l’équivalent de l’énergie émise par le soleil en 10 milliards d’années !
Sans entrer dans les explications scientifiques, je voudrais ici m’intéresser au seul aspect historique.
Lorsque Tycho Brahe découvrit en novembre 1572 l’existence d’une « nouvelle étoile », les érudits européens croyaient mordicus à l’immuabilité du ciel, fait qu’ils acceptaient sans discussion. Cette idée héritée de Pythagore, qui fut ensuite adoptée par Platon et Aristote, avait presque acquis le statut d’un dogme quand l’Église catholique s’en empara à l’instigation notamment de Thomas d’Aquin. Or, Aristote n'admettait de changements dans le ciel que pour les phénomènes atmosphériques, pluies, nuages, étoiles filantes etc., c'est-à-dire se passant dans l'air, donc dans ce qu’il appelait le monde sublunaire. Au-dessus, il faisait valoir que les phases de la lune et le mouvement erratique des planètes n’étaient pas des « changements » puisqu'ils étaient périodiques, donc prévisibles.
Il fallait du courage à Tycho Brahe pour évoquer une « nouvelle étoile ». En l’absence de cartes fiables et complètes du ciel, qui pouvait garantir qu’elle était vraiment nouvelle ? Combien d'astronomes n’auraient-ils pas préféré en attribuer l'image à une illusion d'optique plutôt que de courir le risque de se couvrir de ridicule ? Tycho attendit donc sa disparition en mars 1573 pour acquérir la certitude qu’il se passait quelque chose d’étrange, quelque chose qui contredisait formellement le dogme de l’immuabilité du ciel.
Il existe tout de même des témoignages antérieurs d'observations de novae. Selon Pline, Hipparque, au deuxième siècle avant notre ère, avait eu l’idée de préparer son catalogue après avoir découvert une « nouvelle étoile » dans la constellation du Scorpion. Il semble qu’aucun texte antérieur, babylonien ou grec, ne fait mention de ce genre d’astre. Il est vrai que les repérer n'est pas aisé si l'on ne dispose pas de bonnes cartes du ciel : c'était le cas à Babylone et en Grèce. D’ailleurs, dans le monde pré-télescopique, il a fallu attendre Tycho Brahe pour en avoir un relevé fiable : son Astronomiae instauratae progymnasmata (1602) contient un catalogue précis des 777 principales étoiles.

Les « novae historiques »

En revanche, on trouve en Orient des traces de novae bien antérieures à celle d’Hipparque. Ainsi, sur des carapaces de tortues découvertes près de Pékin en 1899 figurent des idéogrammes évoquant une nova au XIVe siècle avant notre ère dans la constellation du Scorpion. En outre, des chroniques chinoises bien postérieures indiquent qu'en 183 une étoile a brillé avec un éclat supérieur à celui de Sirius, sa lumière n'étant dépassée que par celles du soleil et de la lune. Localisée dans le Centaure, elle était donc visible à Alexandrie, qui était alors le centre des observations grecques. Il est incompréhensible qu’elle n’y ait pas été signalée. Continuons la liste des novae repérées en Orient : d’abord en l85 dans le Centaure, puis une deuxième en 393 dans le Scorpion, puis une autre encore en 827 toujours dans le Scorpion et, enfin, une en 1006 dans le Loup. Cette dernière n’avait d’autres rivales dans le ciel que le soleil et la lune : pendant quelques semaines, elle était probablement deux cent fois plus brillante que Vénus. En 1054, une « nouvelle étoile » rayonna dans le Taureau, donc parfaitement visible en Europe. En 1181, ce fut dans Cassiopée qu’une nova se manifesta pendant 6 mois. Malheureusement, cette dernière, potentiellement visible dans l’ensemble de l’hémisphère nord, était peu brillante : sans les Chinois et les Japonais, elle nous serait inconnue.
La première « étoile nouvelle » étudiée par un savant européen est celle de 1572, baptisée « Nova de Tycho Brahe ». Elle brilla dans Cassiopée pendant 16 mois. Puis, David Fabricius découvrit en 1596 une étoile inconnue d’éclat moyen dans la constellation de la Baleine. Enfin, dans le Serpentaire (ou Ophiucus), vint celle de 1604 surnommée « Nova de Kepler ».
L’apparition de la lunette en 1610 clôt la période des observations à l’œil nu et aussi celle des « Novae historiques » - c’est ainsi qu’on les appelle.

Les Novae et la mentalité occidentale jusqu’à la Renaissance

Comment se fait-il que les novae soient si peu nombreuses ? Est-ce un phénomène si rare ? Pas tellement. D’après certaines estimations, rien que pour notre galaxie, on devrait en voir au moins trois chaque année. Or, il n’en est rien, surtout à l’œil nu, ce qui était le cas des observations dans la période qui nous intéresse. Outre que le phénomène peut être caché par l’éclat d’une étoile plus brillante ou par les nuages de poussière qui parsèment l’espace sidéral, il doit avoir une intensité suffisante pour être remarqué. En plus de cela, compte tenu du mauvais temps, le phénomène doit durer assez longtemps pour permettre à la multiplication des observations. Ajoutons enfin qu’une partie seulement de ces événements est potentiellement apparente en Europe, certaines constellations n’étant visibles que dans l’hémisphère sud. Malgré toutes ces limitations, peut-on admettre que, pendant des siècles, aucune conjonction favorable ne se soit produite pour les Européens ? Impossible, plus particulièrement pour la nova de 1006 qui atteignit un éclat exceptionnel. D’ailleurs, en dépit de sa localisation méridionale, elle n’avait pas échappé à la surveillance des astronomes Chinois, Japonais et Arabes. Il est en outre étonnant qu’elle n’ait pas été regardée avec effroi car elle survenait tout près de l’an Mil. Comment donc justifier cet aveuglement ? Une seule explication, le refus des Européens de la voir : cette nova qui se manifesta pendant trois ans était parfaitement visible d’Italie, d’Espagne et de Provence. Il semblerait toutefois que deux monastères aient consigné dans leurs chroniques une « étoile brillante ». Sans plus.

Une nova inconnue ?

Je me demande s’il ne faudrait pas allonger la liste des novae historiques pour y inclure un phénomène survenu au XVe siècle. En effet, en faisant des recherches sur le prince portugais, l’infant Henri le Navigateur, en vue d’écrire un roman (*L’Écuyer d’Henri le Navigateur, Harmattan, 2007) je suis tombé sur un étrange paragraphe d’un chroniqueur portugais, Gomes Eanes de Zurara (**Chronica del Rey D. Ioam I de boa memória). Pour bien l’appréhender, il faudrait comprendre son contexte : en 1415, Dom João I, roi du Portugal et Maître d’Aviz, investit la cité musulmane de Ceuta. Son but : transformer une mosquée en église pour y adouber chevaliers trois infants dont le célèbre Henri le Navigateur, l’initiateur des grandes navigations européennes sur la « Mer ténébreuse ». Voici le paragraphe en question :

« (…) Au moment où ils [les Maures de Ceuta] fêtaient Ramadan (…), [Alors que] la lune était aux trois quarts dans l’obscurité, apparut à sa proximité (…) une étoile plus grande et plus resplendissante que n’importe laquelle de ces mille vingt deux étoiles du ciel auxquelles les astrologues accordent de l’importance. Cette étoile demeura ainsi toute la durée de la circulation de la lune, ce qui a suscité l’inquiétude »

Faut-il y voir une nova ?

Uma outra Nova histórica?

por Arkan SIMAAN

Resumo: Este artigo discute as razões da ausência quase total de novas nos registros do mundo ocidental antes do século XVI. Ele trata também de um estranho fenômeno ocorrido, em 1415, que poderia ser uma nova, até hoje ignorada pelos astrônomos.

As novas e a imutabilidade do céu

O que é uma nova? Em 1573, este nome designava uma “nova estrela”. Ele vem da abreviação do título de um livro de Tycho Brahe, “De Nova Stella”.
Como todos os cientistas da sua época, Tycho não sabia que o objeto descrito na obra não era um novo astro, mas simplesmente uma estrela até então invisível a olho nu, e cuja luminosidade havia repentinamente aumentado. No século XX, Walter Baade e Fritz Zwicky criarão o termo supernova para falar do mesmo fenômeno caso ele seja particularmente violento. Uma supernova pode libertar em algumas horas o equivalente energético emitido pelo Sol em 10 bilhões de anos!
Sem entrar nas explicações científicas, vou me limitar aqui ao aspecto histórico.
Quando Tycho Brahe descobriu, em novembro de 1572, a existência de uma “nova estrela”, os eruditos europeus acreditavam ferrenhamente na imutabilidade do céu, fato que aceitavam sem discussão. Essa idéia herdada de Pitágoras – adotada depois por Platão e Aristóteles – tinha quase adquirido o estatuto de dogma quando a Igreja Católica, instigada por Tomas de Aquino, dela se apodera.
Ora, as únicas mudanças que Aristóteles admitia no céu eram as atmosféricas – chuvas, nuvens, estrelas cadentes etc. Em outras palavras, eram as que ocorriam no ar, quer dizer, no que ele chamava mundo sublunar. Acima, ele negava que as fases da Lua e o movimento desordenado dos planetas fossem “mudanças” porque eram periódicos e, conseqüentemente, previsíveis.
Tycho precisava ter muita coragem para assinalar uma “nova estrela”. Sem mapas fiáveis e completos do céu, quem poderia garantir-lhe que ela era realmente nova? Quantos astrônomos não teriam preferido atribuir a imagem a uma ilusão de ótica para não correr o risco de ser ridículo? Tycho esperou então o desaparecimento da estrela, em março de 1573, para ter certeza que realmente havia se passado algo estranho, algo que contradizia formalmente o dogma da imutabilidade do céu.

As “novas históricas”

De qualquer modo, existem evidências de aparecimentos anteriores de novas. Plínio afirma que Hiparco, no século II antes da nossa era, havia tido a idéia de confeccionar um catálogo do céu quando avistou uma “nova estrela” na Constelação do Escorpião. Parece que não há textos anteriores a este, babilônio ou grego, mencionando este tipo de astro. Na verdade, é difícil reconhecê-los sem bons mapas do céu: tal era o caso na Babilônia e na Grécia. Aliás, no mundo pré-telescópio, foi preciso esperar a vinda de Tycho para ter-se um compêndio correto do céu: o Astronomiae instauratae progymnasmata (1602) contém efetivamente um catálogo preciso das 777 principais estrelas.
No entanto, no Oriente, há indícios de novas muito anteriores à de Hiparco. Assim, certos cascos de tartarugas descobertos perto de Pequim, em 1899, mostram ideogramas figurando uma nova na Constelação do Escorpião, no século XIV antes da nossa era. Além disso, algumas crônicas chinesas posteriores ao nascimento do Cristo indicam que em 183 uma estrela brilhou mais do que Sirius: o fulgor dela era apenas inferior aos do Sol e da Lua. Localizada no Centauro, ela era então perfeitamente visível em Alexandria, centro, naquela época, das observações gregas. É, pois, incompreensível que não tenha sido citada. Continuemos a lista das novas assinaladas no Oriente. Primeiramente, em 185, no Centauro. Depois, em 393, no Escorpião, em seguida, em 827, uma outra no Escorpião e, enfim, uma, em 1006, no Lobo. As únicas rivais desta última eram o Sol e a Lua: durante várias semanas seu esplendor teria ultrapassado o de Vênus em mais de duzentas vezes. Em 1054, uma “nova estrela” irradiou no Touro, perfeitamente visível na Europa. Em 1181, foi na Cassiopéia que uma outra se manifestou durante seis meses, potencialmente visível na totalidade do hemisfério norte. Infelizmente, brilhava pouco: sem os chineses e os japoneses ela nos teria sido completamente desconhecida.
A primeira “estrela nova” estudada por um sábio europeu foi a de 1572, batizada “Nova de Tycho Brahe”. Brilhou 16 meses na Cassiopéia . Em seguida, David Fabricius achou uma “estrela desconhecida” de brilho médio na Constelação da Baleia. Por fim, veio a de 1604 no Serpentário (ou Ophiucus), denominada “Nova de Kepler”.
O advento da luneta, em 1610, encerra o período das observações a olho nu, e, também, o das “novas históricas” – como foram chamadas .

As novas e a mentalidade ocidental até o Renascimento

Como é possível que haja tão poucas novas? Será um fenômeno tão raro? Não. De acordo com certas estimativas, apenas na nossa galáxia deveriam ocorrer no mínimo três por ano. Ora, não se constata isso, principalmente a olho nu, o que é o caso das observações no período que nos interessa. Além de poder ser ocultado pelo fulgor de uma estrela mais brilhante, ou por nebulosas de poeira no espaço sideral, o fenômeno deve ter uma luminosidade suficiente para ser percebido. Considerando-se o mau tempo, o evento deve além disso durar o suficiente para permitir a multiplicação das observações. Acrescentemos, enfim, que nem todas as novas são potencialmente aparentes na Europa, pois certas constelações se manifestam apenas no hemisfério sul.
Apesar de todas estas limitações, seria concebível pensar que, durante tantos séculos, não houve nenhuma conjunção favorável para os europeus? Impossível, especialmente no que tange a nova de 1006 cuja luminosidade foi excepcional. Aliás, apesar de sua localização meridional, não escapou à vigilância dos astrônomos chineses, japoneses e árabes. Também é surpreendente que, tão próxima do ano Mil, ela não tenha criado pânico.
Como então justificar esta cegueira dos europeus? Uma só explicação: eles se negavam a ver. A nova de 1006 manifestou-se durante três anos e era perfeitamente visível na Itália, na Espanha e na Provença. A bem da verdade, deve-se dizer que dois monastérios notaram em suas crônicas uma “estrela brilhante”. Nada mais.

Uma nova desconhecida?

Eu me pergunto se não se deveria incluir um acontecimento do século XV na lista das novas históricas. Quando estava pesquisando para escrever um romance sobre o Infante Dom Henrique, o Navegador, encontrei um estranho parágrafo numa crônica portuguesa da época (*“L’Écuyer d’Henri le Navigateur”, Harmattan, 2007). Para bem interpretá-lo, deve-se compreender seu contexto histórico. Em 1415, Dom João I, rei de Portugal e Mestre de Avis, investiu a cidadela muçulmana de Ceuta a fim de consagrar uma mesquita em igreja, com o intuito de elevar ao grau de cavaleiro três de seus infantes, entre os quais o célebre Dom Henrique, dito o Navegador, iniciador das grandes expedições marítimas no “mar tenebroso”. Eis o parágrafo:

“(Quando os mouros) tiveram seu Ramadã (… E quando) a Lua estava aos três quartos na obscuridade, apareceu uma estrela maior e de mais esplendor do que qualquer uma das outras mil e vinte duas estrelas às quais os astrólogos dão importância. Ela ficou assim durante toda circulação da lua, e a sua vista trouxe muita inquietude.” (Gomes Eanes de Zurara, Chronica del Rey D. Ioam I de boa memória)

Não será uma nova?

mercredi 15 août 2007

Israël doit changer s'il ne veut pas disparaître

J’arrive à l’instant d’un voyage aux camps nazis d’extermination d’Auswitch et de Birkenau, d’où je reviens moralement traumatisé. Comment une telle barbarie a-t-elle été possible ? Aujourd’hui même je tombe sur cet article, avec lequel je suis en parfait accord, dont je donne la traduction. Extrait du blog do bourdoukan:http://blogdobourdoukan.blogspot.com/

“Survivants de l’Holocauste dans la misère en Israël »

« Toutes les nuits, ils sont réveillés par des cauchemars. Ils ont 14 fois plus de cancers que le reste de la population, et plus de fractures en raison de la mauvaise nutrition dans le passé. Maintenant qu’ils ont besoin d’aide, ils ne trouvent personne à qui s’adresser. »
D’ailleurs, qui sont-ils ?
Très simple. Ce sont les survivants de l’Holocauste vivant en Israël et qui s’indignent de l’abandon auquel les a relégués le gouvernement israélien.
Dubi Arbel, directeur d’une des organisations de survivants, est l’auteur de cette citation. Il dit que ses adhérents sont las d’être abandonnés et ignorés. Il a considéré comme une insulte l’offre gouvernementale d’une aide hebdomadaire d’environ 20 dollars US (l’équivalent de 16 €).
Les survivants qui se plaignent de difficultés pour payer les soins médicaux assurent qu’ils n’ont parfois même pas le moyen d’acheter leur nourriture. Ils menacent : si le gouvernement ne les aide pas, ils porteront à la prochaine manifestation « les symboles de la période nazi comme l’étoile jaune et leurs vêtements de prisonniers ». Ils la nommeront « Marche pour la Vie ».

Le ministre Yitzhak Herzog a condamné cette menace comme « une insulte à la mémoire collective de l’Holocauste ».
Selon la BBC, l’Holocauste est fréquemment cité comme l’une des raisons pour justifier l’existence d’un état juif.
Le plus tragique est qu’Israël va recevoir 30 milliards de dollars d’aide des USA, mais qu’il compte les utiliser pour l’achat d’armes.
Dans un pays où le chômage dépasse 10% de la population active et que 20% de celle-ci se trouve en dessous du seuil de la pauvreté, il est scandaleux que le gouvernement doive dépenser 30 milliards en armements.
N’aurait-il pas été préférable qu’Israël abandonne son arrogance et accepte de s’asseoir à la table de négociation afin de trouver un accord de paix avec ses voisins ? »

Israel deve mudar se não quiser acabar

Acabo de visitar os campos de exterminação nazistas de Auswitch e Birkenau, dos quais voltei para casa moralmente traumatizado. Como foi possível tal barbaridade? Hoje mesmo encontrei este artigo que reproduzo, com o qual concordo perfeitamente. Ele foi extraído do http://blogdobourdoukan.blogspot.com/.

“Sobreviventes do Holocausto passam miséria em Israel

“Eles acordam todas as noites com pesadelos. Eles têm câncer 14 vezes mais do que a população em geral. Eles têm fraturas ósseas por causa da má nutrição no passado.
E agora eles precisam de ajuda, mas não há ninguém a quem recorrer”.

Mas quem são eles, afinal?
Simples. Eles são sobreviventes do Holocausto, vivem em Israel e estão indignados com o abandono a que foram relegados pelo governo israelense.

Dubi Arbel, diretor de uma das organizações de sobreviventes, e autor das citações acima,disse que os manifestantes já estão cansados de ser ignorados. Considerou um insulto a oferta do governo para um auxílio semanal equivalente a US$ 20 (cerca de R$ 37,60).

Os sobreviventes dizem ter dificuldades para pagar tratamentos médicos e, em alguns casos, até para comprar alimentos. E ameaçam: se o governo não os socorrer, na próxima manifestação pretendem “usar símbolos do período nazista como roupas de prisioneiros e estrelas amarelas”. E vão denominar a manifestação de “Marcha da Vida”.

O ministro Yitzhak Herzog considerou tal atitude “um insulto à memória coletiva do Holocausto”.

De acordo com a BBC, o Holocausto é freqüentemente citado como uma das razões para justificar a existência de um Estado judaico

O trágico é que o governo de Israel vai receber 30 bilhões de dólares em ajuda dos Estados Unidos, mas só poderá utilizar esse dinheiro para a compra de armamentos.

Para um país onde o desemprego supera os 10 por cento e com mais de 20 por cento da população vivendo abaixo da linha da pobreza, não deixa de ser brutal ser obrigado a gastar 30 bilhões de dólares em armamento.

Não seria melhor se os governantes de Israel abandonassem a soberba e aceitassem sentar à mesa de negociações em busca de um acordo de paz definitivo com seus vizinhos?”

samedi 4 août 2007

Bon anniversaire à Futura-Sciences

Si vous êtes à la recherche d’informations scientifiques fiables et de haute tenue, vous devez vous adresser au site de Futura-Sciences : http://www.futura-sciences.com/

Animé par des bénévoles dévoués à la diffusion de la connaissance scientifique, il renseigne de la biologie à l’astronomie en passant par les mathématiques, la physique, la chimie, l’informatique, etc. Il n’y a aucun domaine de la science qui ne soit traité avec rigueur. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la liste des collaborateurs disposant d’une « carte blanche » sur le site. Ils sont tous bénévoles. Pouvait-il en être autrement quand on veut traiter une information de manière indépendante ?
Futura-Sciences qui fête actuellement ses six ans connut de nombreux moments de gloire, parmi lesquels le passage de Vénus le 8 juin 2004. Lors de cet événement exceptionnel, cette équipe de jeunes enthousiastes réussit à capter un nombre impressionnant de connexions. Avec de faibles moyens, Futura-Sciences a rivalisé avec les sites les plus prestigieux, notamment ceux de l’ESO et de l’Observatoire de Paris. Un travail pédagogique, à la fois interdisciplinaire et transfrontalier, a pu être réalisé grâce à Futura. Jusqu’aujourd’hui, je rencontre d’ anciens élèves qui s'en souviennent car ils ont établi des liens d’amitié à l’autre bout du monde. En cette période de fanatisme, Futura a ainsi contribué à la fraternité des jeunes autour du ciel… le ciel de la science, bien entendu. Espérons que Futura-Sciences sera toujours au rendez-vous le 5-6 juin 2012. Si on rate ce transit, il faudra s’armer de patience car le prochain sera … le 10 décembre 2117!
Arkan Simaan

Viva Babel

Você ainda não sabe quem é José Pepe Velho? Então acesse imediatamente o blog da minha amiga Elizabeth Lorenzotti:
http://vivababel.blogspot.com/

O título, VIVA BABEL, homenageia Pepe Velo, uma das pessoas mais extraordinária que conheci. Poeta, professor e revolucionário galego ele criou este lema e viveu por ele. Viver junto é o tema deste século. Tolerância deve ser o mote universal. Ele dizia: "Em língua galega se diz, ou melhor, se sentencia: ‘Un é nengum’- (‘Um é nenhum’)". Acrescentaríamos que às vezes um é até menos que nenhum, porque uns há que não só diminuem, como até negam

Blog do Bourdoukan

Eis um blog em português para informações inexistentes em outros sites.
Blog do Bourdoukan: http://blogdobourdoukan.blogspot.com/

Conteúdo do "L'écuyer d'Henri le Navigateur"

O enredo do meu romance publicado em francês (Harmattan, 2007), “L’écuyer d’Henri le Navigateur”, se passa na corte do Infante Dom Henrique, o Navegador. O personagem central, o escudeiro Raul Pimentel, é fictício. Mas o livro não parece ser ficção porque está baseado em crônicas medievais, dentre as quais destacam-se as de Gomes Eanes de Zurara, de Mateus Pisano, de Luís Cadamosto, Rui de Pina, etc. De qualquer modo, foram tomadas algumas liberdades com os fatos históricos, como é natural em romances.
Assim, Raul Pimentel entra ao serviço do Infante em 1415, pouco antes da tomada de Ceuta. Através dele, o leitor pode ver como o rei de Portugal, Dom João I, preparou secretamente esta expedição, como foi ocupada a cidade até a sangrenta batalha para a retomada da cidadela em 1418-1419, onde os mouros foram definitivamente derrotados pelas tropas comandadas pelos infantes Dom Henrique e Dom João.
De retorno a Portugal, Dom Henrique começa sua aventura marítima: as descobertas de Porto Santo e da Madeira coroaram-lhe o esforço. Ele convida então para Sagres o célebre cartógrafo judeu majorquino, Jafuda Cresques, que havia sido batizado à força, em 1391, como Jaume Ribes.
Por intermediário das peripécias de Raul Pimentel, o leitor percebe as duas razões principais que levaram o infante a enviar marinheiros pelo “mar tenebroso”: tomar contacto com o imperador do Mali em Tumbuctu e buscar o Preste João. Segue-se a colonização da Madeira por João Gonçalves Zarco (do qual é feita uma biografia, que talvez seja a primeira de um personagem tão ilustre da história portuguesa), a exploração da costa africana, a passagem do cabo Bojador por Gil Eanes, etc. No final, o livro relata um evento excepcional: o encontro de duas civilizações que até então se ignoravam completamente: primeiramente, os cristãos portugueses e os muçulmanos Azenegues e, em segundo lugar, os mesmos cristãos e os Wolofs em processo de islamização. Nesse contexto começaram as razias de escravos, particularmente em Arguim. As últimas páginas do romance descrevem a terrível cena do mercado de escravos em Lagos. Este trecho é diretamente inspirado da crônica de Gomes Eanes de Zurara.