mardi 27 juillet 2010

Michel Blay commente l'Image du monde des Babyloniens à Newton

Critique parue dans les Cahiers rationalistes, n° 606, mai-juin 2010.

L’Image du monde des Babyloniens à Newton

Le livre de Joëlle Fontaine et Arkan Simaan apporte sa pierre à l’édifice encore insuffisamment bâti de la culture scientifique en tant que cette culture participe au sens plein du terme au minimum de culture que la compréhension du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui impose à chacun de posséder. C’est d’ailleurs ainsi que Jean Rosmorduc définit le cadre dans lequel se place cet ouvrage et en circonscrit les ambitions intellectuels dans sa préface : « Le présent ouvrage vient heureusement compléter la collection d’outils en histoire des sciences dont nous disposons aujourd’hui. Il ne prétend pas être le résultat d’un travail de recherche original , c’est une compilation souvent érudite à finalité pédagogique. »
Venons-en à sa lecture et à son contenu. Le livre est bien fait, agrémenté d’encarts techniques et explicatifs très clairs, ainsi que de brèves notices biographiques. Il parcourt d’une façon alerte une longue, très longue histoire, des Babyloniens à Newton. Bien évidemment, tout ne peut pas être dit, et le lecteur peut parfois être déçu, attendre plus de détails sur tel et tel objet et s’étonner de jugemnts parfois à l’emporte-pièce. Descartes aurait mérité, ou du moins son système des tourbillons, un traitement moins brutal, la théorie des marées de Galilée, quelques nuances en raison de son rôle déterminant dans l’économie des Dialogues, et les lois de Newton, une modernisation un peu moins galopante, etc. Ce sont là, cependant, dans le contexte et le projet de cet ouvrage, que des défauts qui restent mineurs puisque l’essentiel est bien ici de donner au lecteur un point de vue général qui serait susceptible de lui permettre ensuite d’aller plus loin.
Il importe également de noter qu’il ne s’agit pas d’une histoire générale de la physique – les domaines de l’optique, de la lumière, de la mécanique, etc. sont absents – mais une histoire de l’image du monde et de ses représentations : en cela c’est une histoire bien utile. Une histore que chacun peut lire pour s’instruire et pour mieux comprendre l’inscription de notre monde dans l’histoire toujours à reconstruire de l’humanité.
Michel Blay

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