L’Écuyer d’Henri le Navigateur est un roman que je viens de publier aux Éditions l’Harmattan.
Sa trame se déroule au XVe siècle dans la cour de Dom Henrique, prince portugais dit Henri le Navigateur. Le plus prodigieux dans cette histoire est qu'elle est vraie : elle se base sur des chroniques médiévales dont certaines ne sont même pas transcrites en portugais moderne et restent donc inaccessibles à la plupart des gens. Quoi qu’il en soit, j’ai pris quelques libertés avec les faits historiques, comme il est habituel dans les romans.
Notons cependant, qu’une partie des ces événements est tombée dans l’oubli, y compris dans la mémoire portugaise. Ceci suscite des interrogations. Serait-ce que ce pan de l’histoire renvoie une image peu flatteuse de l’infant Dom Henrique, véritable icône en son pays ?
Le personnage principal, l’écuyer Raul Pimentel, est imaginaire. En 1415, il participe, sous le commandement du roi du Portugal, à la prise de Ceuta, cité musulmane du détroit de Gibraltar. Il y rencontre un négociant d’épices génois qui évoque la fabuleuse richesse de Tombouctou. Dom Henrique forme alors le dessein de prendre contact avec l’empereur du Mali, mais seule la mer permet de le faire sans traverser le territoire des Maures. Ainsi naît l’idée des grands périples maritimes du XVe siècle. Pour accomplir son projet, le prince fonde la fameuse « École de Sagres » et y fait venir le célèbre cartographe majorquin, le Juif converti de force Jafuda Cresques. Ce dernier est victime de persécutions lorsqu’il veut revenir à sa religion d’origine
La deuxième partie de ce roman est un récit d’aventures de Raul Pimentel sur la « Mer Ténébreuse », avec le passage du cap Bojador en 1434 (le plus grand exploit maritime de l’époque), la quête du Prêtre Jean, la découverte des côtes africaines et des îles atlantiques (Porto Santo, Madère et les Açores). Il est aussi fortement imprégné de deux thèmes qui font actuellement l’objet de débats passionnés, le fanatisme religieux et la traite des esclaves. Mais – surtout – il relate dans sa troisième et dernière partie un moment exceptionnel de l’histoire, celui du premier contact des Européens avec des peuples dont l’existence était jusque-là inconnue. Il s’agit ici d’un thème qui me hante depuis toujours : la première rencontre de deux civilisations complètement différentes qui s’ignorent totalement, celle de l’Europe chrétienne et celle de l’Afrique païenne ou en voie d’islamisation, avec plus spécialement les Guanches, les Azenègues, les Wolofs… Ces instants uniques sont décrits avec les yeux des voyageurs de l’époque.
Plus que les massacres chrétiens lors de la prise de Ceuta, plus que les persécutions religieuses au Moyen Age, c’est le marché d’esclaves capturés en Afrique, tenu pour la première fois en août 1444 sur le territoire européen, qui m’a décidé à écrire ce roman. Cette scène cruelle consignée dans les chroniques et montrant des hommes, des femmes et des enfants attachés et désespérés, m’a fait quitter l’espace aseptisé des lectures : elle porte en germe l’un des plus grands drames des siècles à venir, la traite des Noirs, qui a débuté au Portugal, sous l’égide du prince Dom Henrique, bien avant la découverte des Amériques.
NOTE : pour voir la couverture du livre et passer une commande :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=24197
jeudi 23 août 2007
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